Le 2 février marque la célébration de la Journée mondiale des zones humides, une occasion de souligner l’importance vitale de ces écosystèmes pour la vie sur Terre. Pour l’Afrique, et plus particulièrement le Sénégal, Wetlands International joue un rôle essentiel dans la préservation de ces espaces.
Ibrahima Thiam, directeur général de l’organisation en Afrique, a mis en avant cette mission en déclarant : « La mission de Wetlands International est de sauvegarder les zones humides au Sénégal, en Afrique et dans le monde entier. Cette année, la journée est placée sous le thème : « Protéger les zones humides pour notre avenir commun ». »
Les zones humides, selon M. Thiam, ont un rôle fondamental dans le maintien de la vie sur Terre, en assurant la sécurité alimentaire et en régulant l’eau. Il souligne : « Là où il y a des zones humides, il y a de la production de riz, du poisson à travers la pêche, et de nombreuses autres activités humaines qui contribuent à la sécurité alimentaire. » Ces écosystèmes sont également des régulateurs de la qualité de l’eau, ce qui est essentiel pour l’agriculture et pour la vie quotidienne des populations.
De plus, les zones humides sont intimement liées à la culture et à l’histoire des civilisations. Thiam explique que des régions comme la Casamance, le delta du Saloum, ou encore le delta du Niger sont des témoins vivants de cette relation symbiotique entre les zones humides et le développement culturel, en influençant les chansons, la littérature et même les modes de vie des communautés.
Le directeur de Wetlands International a également mis en lumière l’importance écologique des zones humides. « Elles sont d’excellents puits de carbone. Elles séquestrent d’innombrables quantités de carbone tout en constituant des habitats essentiels pour une biodiversité riche », a-t-il précisé. En plus de ces fonctions écologiques, ces zones, notamment les mangroves, servent de barrières naturelles contre les événements climatiques extrêmes, protégeant ainsi les communautés locales.
Ibrahima Thiam a également abordé les menaces pesant sur les zones humides, qui sont d’ordres naturels et humains. Le changement climatique, avec la baisse des précipitations et les événements extrêmes tels que les inondations, constitue un défi majeur. Par ailleurs, l’urbanisation croissante sur les zones littorales, l’utilisation massive des plastiques, et la déforestation liée à l’exploitation du bois aggravent encore la situation.
Pour contrer ces menaces, Wetlands International met en place des stratégies comme la restauration des terres salées par des méthodes biologiques, en collaboration avec l’Institut national de pédologie. Une cinquantaine de terres salées ont déjà été récupérées grâce à ces recherches. L’organisation œuvre également pour éduquer les communautés locales à la gestion durable de l’eau et des ressources naturelles.
Avec près de 35 % des zones humides mondiales dégradées au cours des 50 dernières années, Ibrahima Thiam insiste sur l’urgence d’agir. « Cette journée mondiale permet de sensibiliser davantage les communautés, les décideurs et le grand public sur l’importance de ces écosystèmes », a-t-il ajouté. Wetlands International appelle à une mobilisation collective pour restaurer et protéger ces zones essentielles à notre avenir commun.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mis en ligne : 02/02/2025
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