L’art sénégalais perd l’un de ses grands noms avec la disparition de Séa Diallo, peintre autodidacte et figure emblématique de la deuxième génération de l’École de Dakar. Décédé le dimanche 2 février, l’artiste laisse derrière lui une œuvre riche et profondément ancrée dans la mémoire collective.
À travers ses toiles, Séa Diallo explorait des thématiques universelles telles que l’humanité, la nature, les conflits, l’enfance et le soufisme.
Son art se distinguait par une technique mêlant acrylique, huile, oxydation et métal, offrant des compositions où couleurs et formes se répondaient dans une harmonie fascinante. Peintre du sensible et du spirituel, il a marqué son époque par son approche singulière et son regard profond sur le monde.
Né en 1958 à Thiès, Séa Diallo développe très tôt une passion pour le dessin, influencé par ses années passées à Kédougou, en immersion dans les cultures Bédik et Bassari. Enfant, il s’exerçait déjà en décorant les murs des maisons et en esquissant des motifs sur les tissus portés par les femmes de son quartier.
Son parcours le conduit ensuite à Saint-Louis, où il fréquente le Centre culturel français, un lieu qui élargira ses horizons artistiques. Très vite, son travail se distingue : il interroge la société, questionne les croyances et explore les liens entre l’homme et son environnement. Selon le critique d’art Alioune Ndiaye, Séa Diallo s’était forgé une identité unique, identifiable notamment à travers ses figures féminines élancées, devenues sa signature artistique.
Homme de conviction, Séa Diallo nourrissait le rêve de créer un musée pour préserver et transmettre son œuvre aux générations futures. En 2020, il confiait vouloir consacrer les dernières années de sa carrière à la spiritualité, persuadé que l’art pouvait aider l’homme à se reconnecter avec lui-même, avec la nature et avec Dieu.
Ce dimanche 2 février, il a tiré sa révérence. Inhumé au cimetière de Yoff, Séa Diallo laisse un vide immense dans le paysage artistique sénégalais. Sa disparition marque la fin d’une époque, mais son œuvre, elle, continuera de traverser le temps.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 04/02/2025
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