Les relations entre la France et l’Algérie traversent une période particulièrement tendue, marquée par des déclarations sévères et une rupture de la coopération. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a récemment accordé une interview au quotidien français L’Opinion, où il a exprimé son mécontentement face à l’attitude de la France.
Il dénonce un « climat délétère » et insiste sur la nécessité d’une reprise du dialogue, tout en énumérant les conditions qu’il estime incontournables pour avancer.
Abdelmadjid Tebboune évoque une crise qui se nourrit des décisions politiques de la France, notamment le soutien au plan marocain pour le Sahara occidental, un sujet particulièrement sensible pour l’Algérie. Le président algérien qualifie cette position de « grave erreur » et rappelle qu’il l’avait prévenu personnellement en juin dernier. Il met en lumière la détérioration des relations, en soulignant que, depuis cette décision, le dialogue politique entre les deux pays est complètement interrompu. Ce climat hostile est renforcé par les déclarations répétées de personnalités politiques françaises qu’il juge « incendiaires ».
Dans cette interview, le président Tebboune critique particulièrement Gérald Darmanin et son ministre de l’Intérieur, en mettant en cause ses propos hostiles envers l’Algérie. Il va jusqu’à justifier l’arrêt de la coopération entre les services algériens et la DGSI en raison de ces déclarations. L’attitude de certains responsables français semble, selon lui, alimenter une dynamique négative qui ne fait qu’empirer la situation.
L’écrivain algérien Boualem Sansal, récemment arrêté en Algérie, a également été au centre de l’entretien. Tebboune considère que cette affaire n’est pas vraiment une question algérienne, mais plutôt un moyen utilisé par certains en France pour monter l’opinion publique contre son pays. Il y voit une manipulation politique, avec pour objectif de diviser les deux nations et de ternir l’image de l’Algérie à l’international.
Malgré ses critiques sévères, Abdelmadjid Tebboune n’exclut pas un retour à la coopération. Pour cela, il estime qu’il est crucial que les partisans d’une relation plus apaisée en France se fassent entendre et que le président français lui-même prenne des mesures pour détendre l’atmosphère. Le principal prérequis selon lui reste la question des réparations pour les essais nucléaires français en Algérie, une condition sine qua non pour tout rétablissement du dialogue. Ce n’est qu’à ce prix que les relations pourront repartir sur de nouvelles bases.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Khadidiatou Bâ.
Mis en ligne : 04/02/2025
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