Ce week-end, les chefs d’État africains se retrouvent à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour le 38ᵉ sommet de l’Union africaine, un événement clé qui se penche sur des enjeux cruciaux pour le continent.
Au programme, des discussions sur la guerre en République démocratique du Congo, l’élection d’un nouveau président de la Commission, et les réparations pour les crimes coloniaux, des sujets qui marquent profondément l’agenda africain actuel.
Le conflit en RDC, en particulier l’offensive du M23 soutenu par le Rwanda, est une des préoccupations majeures du sommet. L’intensification des violences dans l’Est, notamment après la prise de Goma par les rebelles, a plongé la région dans une crise humanitaire et sécuritaire.
Les avancées des insurgés vers le Sud-Kivu compliquent davantage la situation, tandis que l’armée congolaise, épaulée par les forces sud-africaines et burundaises, lutte pour contenir la progression. L’Union africaine, régulièrement critiquée pour son manque de réactivité face aux crises, est sous pression pour proposer des solutions de désescalade.
L’élection du président de la Commission de l’UA constitue un autre tournant pour l’organisation. Trois figures majeures se disputent le poste : le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf, le leader de l’opposition kényane Raila Odinga, et l’ancien ministre malgache des Affaires étrangères, Richard Randriamandrato. L’issue du vote demeure incertaine, reflétant les divisions et les rivalités qui traversent le continent, et pourrait avoir des répercussions sur les orientations futures de l’Union.
Un autre sujet sensible abordé lors de ce sommet est celui des réparations liées à la colonisation. Alors que plusieurs pays européens commencent à faire amende honorable, en restituant des œuvres d’art spoliées et en reconnaissant les exactions coloniales, la question de la compensation financière demeure un point de friction entre les nations africaines, qui peinent à s’entendre sur les modalités de mise en œuvre.
Ce sommet se déroule dans un contexte international particulièrement tendu. L’annonce de Donald Trump, suspendant l’aide américaine à l’Afrique et retirant les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé, a provoqué une onde de choc à travers le continent. Cette décision, combinée à des crises sanitaires et économiques persistantes, alimente l’inquiétude parmi les gouvernements africains et les ONG qui redoutent un affaiblissement de la coopération internationale.
Les discussions qui se dérouleront au cours de ce sommet auront un impact majeur sur l’avenir politique et diplomatique de l’Union africaine. Cependant, l’incertitude demeure quant à la capacité de l’organisation à traduire ces débats en actions concrètes, ce qui pourrait définir son efficacité dans les années à venir.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 14/02/2025
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