La corruption continue de ronger les institutions publiques à travers le monde, et les derniers résultats de l’Indice de perception de la corruption publié par Transparency International confirment cette tendance alarmante. Avec 47 pays obtenant leur pire score depuis plus d’une décennie, il est clair que les efforts pour enrayer ce fléau stagnent, voire régressent.
Pire encore, l’impact de cette corruption ne se limite pas aux détournements de fonds et aux abus de pouvoir ; elle compromet également les initiatives essentielles, comme la lutte contre le changement climatique, en affaiblissant la transparence et la responsabilité.
Il est difficile d’ignorer le rôle des élites politiques et économiques dans cette dérive. Dans de nombreux pays, ces dernières exploitent les failles du système pour s’enrichir aux dépens des citoyens. L’exemple du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est frappant : des régimes autoritaires verrouillent l’accès à l’information, empêchent toute opposition et détournent les ressources publiques. L’Afrique subsaharienne, qui affiche la moyenne régionale la plus basse de toutes, illustre tragiquement cette réalité, où l’impunité des dirigeants alimente un cycle infernal de mauvaise gouvernance et de misère sociale.
La situation est d’autant plus préoccupante que la corruption gangrène des secteurs cruciaux comme l’environnement et le développement durable. Transparency International met en garde contre les risques accrus de détournement des fonds alloués à la lutte contre le changement climatique. Lorsque des milliards sont engloutis dans des poches privées au lieu d’être investis dans des solutions écologiques et durables, l’urgence climatique devient un prétexte à l’enrichissement personnel plutôt qu’un véritable combat collectif. Ce détournement met en péril les efforts internationaux et renforce la défiance des populations envers leurs gouvernements.
Cependant, il serait trop simpliste de croire que seuls les pays les plus corrompus sont responsables de cette crise. Les grandes puissances économiques ont aussi leur part de responsabilité. Les classements flatteurs du Danemark, de la Finlande ou de Singapour ne doivent pas masquer le rôle des entreprises multinationales, souvent impliquées dans des scandales de corruption à l’étranger. Les paradis fiscaux, le blanchiment d’argent et l’influence indue du secteur privé sur les décisions publiques prouvent que la corruption est un mal globalisé qui profite à une minorité au détriment du plus grand nombre.
Face à cette réalité, il est impératif de repenser les stratégies de lutte contre la corruption. Les discours et les classements ne suffisent plus ; des actions concrètes doivent être mises en place pour assurer une plus grande transparence et responsabiliser les dirigeants. Sans une pression accrue de la société civile et des instances internationales, les gouvernements corrompus continueront à prospérer dans l’ombre, affaiblissant chaque jour un peu plus la démocratie et la justice sociale.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Lamine Dabo.
Mis en ligne : 21/02/2025
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