Le renforcement des partenariats économiques est une nécessité pour tout pays cherchant à accélérer son développement. Dans cette dynamique, l’audience accordée par le Président Bassirou Diomaye Faye à Aliko Dangote et au Dr Okey Oramah, Président de la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), le 15 février dernier, s’inscrit dans une volonté affirmée de stimuler l’économie sénégalaise. Cette rencontre, bien que porteuse de promesses, pose toutefois des interrogations sur la capacité du Sénégal à tirer pleinement parti de ces collaborations.
L’intérêt d’Aliko Dangote pour le Sénégal n’est pas anodin. Son groupe, présent dans plusieurs secteurs clés à travers l’Afrique, pourrait être un atout pour le développement industriel et énergétique du pays. Toutefois, il est essentiel de s’assurer que ces investissements profitent réellement à l’économie locale, plutôt que de servir les seuls intérêts d’un géant économique. Trop souvent, les projets d’envergure lancés en partenariat avec des investisseurs étrangers aboutissent à une dépendance accrue, au détriment des entreprises nationales.
De même, la participation de la Banque Afreximbank dans ces discussions semble encourageante, notamment pour le financement de la stratégie nationale de développement 2024-2029. Pourtant, il convient de se demander si ces financements seront véritablement orientés vers des projets qui bénéficient à l’ensemble de la population. Les expériences passées ont montré que l’afflux de capitaux étrangers peut parfois exacerber les inégalités, en favorisant des élites économiques plutôt qu’une répartition équitable des bénéfices.
Par ailleurs, la question de la souveraineté économique du Sénégal doit être au cœur des débats. L’industrialisation et la sécurité énergétique sont des priorités, mais elles ne doivent pas se faire au prix d’un endettement excessif ou d’un affaiblissement de la capacité du pays à contrôler ses propres ressources. Le gouvernement doit veiller à négocier des accords équilibrés, garantissant des transferts de technologies, des créations d’emplois locaux et une participation accrue des entreprises sénégalaises.
En définitive, la rencontre entre le Président Faye, Aliko Dangote et la Banque Afreximbank ouvre des perspectives intéressantes, mais elle impose également une vigilance accrue. Le Sénégal ne doit pas se contenter d’être un terrain d’expansion pour des multinationales, mais plutôt un acteur maître de son destin économique. L’enjeu est de taille : faire de ces partenariats un levier de croissance inclusive et durable, plutôt qu’un simple échange inégal au bénéfice des plus puissants.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Gabriel Ngom.
Mis en ligne : 21/02/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.