Le sacrifice de mouton annulé : Tabaski au Maroc - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 27/02/2025 03:02:40

Le sacrifice de mouton annulé : Tabaski au Maroc

Le Maroc se trouve confronté à une crise climatique et économique majeure alors qu’il fait face à sa septième année consécutive de sécheresse. Cette situation a entraîné une diminution significative du cheptel de 38 % en un an, une perte qui touche durement le secteur agricole du pays.

Le roi Mohammed VI, souverain du Royaume et « commandeur des croyants », a adressé un message important à la nation, appelant la population à ne pas sacrifier de moutons lors de la prochaine fête de l’Aïd al-Adha, prévue pour début juin.

Dans un discours diffusé à la télévision publique le 26 février, et lu par le ministre des affaires religieuses, le roi a exprimé sa préoccupation face à la régression substantielle du cheptel, conséquence directe de la sécheresse. « Notre pays affronte des défis climatiques et économiques qui ont eu pour conséquence une régression substantielle du cheptel », a-t-il précisé.

Bien que conscient de l’importance religieuse, sociale et familiale de cette fête, Mohammed VI a appelé, pour la première fois depuis 1996, les Marocains à « s’abstenir d’accomplir le rite du sacrifice de l’Aïd de cette année ». Cette décision, lourde de sens, intervient dans un contexte où les prix de la viande ont explosé à la suite de la pénurie de bétail. Le kilo de viande rouge se vend actuellement à environ 11 à 12 euros dans les marchés de Casablanca, un montant élevé pour de nombreuses familles marocaines dont les revenus ne dépassent pas les 290 euros mensuels.

Le déficit pluviométrique de 53 % par rapport à la moyenne des trente dernières années, et la plus grande sécheresse depuis les années 1980, ont provoqué une raréfaction des animaux. Cette situation a conduit à une flambée des prix de la viande, que le gouvernement a tenté de compenser par des subventions aux importateurs, mais sans affecter directement le coût du produit final pour les consommateurs.

Le sacrifice de l’Aïd, traditionnellement un moment de partage et de générosité, devient ainsi une lourde charge financière pour de nombreuses familles marocaines, notamment celles à revenu limité.

Dans son message, le roi a également rappelé que le sacrifice n’est pas l’un des cinq piliers de l’islam, mais une « sounna », une tradition reconnue dans la religion. Il a souligné que le rite, dans ces conditions économiques difficiles, pourrait nuire à une grande partie de la population, en particulier ceux qui se trouvent dans des situations précaires.

Cette décision s’inspire de celle prise par le roi Hassan II en 1996, lorsque, face à une situation similaire, il avait également recommandé de ne pas sacrifier de mouton lors de l’Aïd, marquant un précédent dans l’histoire moderne du pays.

Face à la crise climatique et économique, cette initiative du roi est un appel à la solidarité et à la compréhension de la situation difficile que traversent de nombreuses familles marocaines. L’Aïd al-Adha, fête profondément ancrée dans les traditions musulmanes, se profile ainsi sous un jour nouveau, celui de la responsabilité collective dans une période de grande fragilité économique et environnementale.

Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 27/02/2025

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2 commentaires
Mobener
Le roi defunt Hassan II avait déja recommandé de ne pas sacrifier de mouton lors de l’Aïd en 1963 et 1981, pas seulement en 1996. Les Marocains sacrificent 5.5 millions de moutons et 500.000 de chevres chaque Aid, ce qui represente un nombre enorme sans parler des moutons sacrifies dans toute l annee. Après cette decision, le prix de la viande a chuté rapidement jusqu a 5 Euros le kilo et les Marocains sont tous contents. je suis Marocain au Canada et je ne vais sacrifier pas en solidarité avec mon pays le Maroc
Le 2025-03-01 02:22:15
Abdou
le monde part en couille
Le 2025-02-27 10:28:00

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Le roi defunt Hassan II avait déja recommandé de ne pas sacrifier de mouton lors de l’Aïd en 1963 et 1981, pas seulement en 1996. Les Marocains sacrificent 5.5 millions de moutons et 500.000 de chevres chaque Aid, ce qui represente un nombre enorme sans parler des moutons sacrifies dans toute l annee. Après cette decision, le prix de la viande a chuté rapidement jusqu a 5 Euros le kilo et les Marocains sont tous contents. je suis Marocain au Canada et je ne vais sacrifier pas en solidarité avec mon pays le Maroc
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