L’exposition excessive aux écrans fait aujourd’hui partie intégrante de notre quotidien, que ce soit au travail, à la maison ou lors de moments de loisirs. Si ces appareils numériques ont révolutionné nos vies, ils ont aussi apporté avec eux de nouvelles problématiques de santé, souvent ignorées ou sous-estimées. La fatigue visuelle, les douleurs cervicales, les troubles du sommeil sont autant de maux qui touchent une large part de la population. Pourtant, malgré les alertes des experts, cette problématique n’est toujours pas considérée comme un véritable enjeu de santé publique.
Au cours des dernières décennies, les écrans se sont imposés partout : télévision, ordinateurs, smartphones. Une étude révèle que 79 % des salariés utilisaient l’informatique dans leur travail en 2019, un chiffre qui témoigne de l’omniprésence de cette technologie. L’utilisation excessive de ces outils est donc devenue une norme et avec elle, une série de pathologies liées à cette hyperconnexion. La lumière bleue, les mauvaises postures et l’usage prolongé des écrans sont responsables de maux de plus en plus fréquents, et ce, dès le plus jeune âge.
Le « syndrome de déficience numérique », identifié dès 2007, est l’une des conséquences majeures de cette surconsommation d’écrans. Le Dr Petra Kunze, ophtalmologue, tire la sonnette d’alarme en évoquant l’explosion des cas de myopie, notamment chez les jeunes. Cette pathologie est le résultat de l’exposition continue à des écrans placés à une distance trop proche, perturbant ainsi le développement naturel de la vue. De plus, les problèmes de sécheresse oculaire et de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sont de plus en plus fréquents, renforçant l’urgence d’une prise de conscience collective.
Les risques ne se limitent pas seulement à la vision. Les douleurs musculaires, notamment au niveau de la colonne vertébrale, sont également un problème grandissant. Le « text-neck », ou nuque cassée, est un autre syndrome émergent lié à l’usage intensif du téléphone portable, qui conduit à une mauvaise posture et à des douleurs cervicales. Les études sur les conséquences du télétravail révèlent une augmentation significative des douleurs musculo-squelettiques, notamment les cervicalgies et les lombalgies, souvent exacerbées par des environnements de travail inadaptés.
Malgré l’ampleur de ces problèmes, les solutions semblent encore trop timides. Si des recommandations ou des conseils sur l’importance de bouger régulièrement, existent, elles peinent à se généraliser. De plus, les initiatives politiques, bien que présentes, ne sont pas toujours appliquées de manière effective. Le retard en matière de prévention et d’éducation à l’ergonomie, notamment dès l’école, est frappant. Des propositions de lois visant à réguler l’usage des écrans chez les jeunes enfants sont toujours en attente, freins à la clé, notamment le lobbying des industriels.
En somme, si les risques liés à une surconsommation des écrans sont bien réels et largement documentés, les actions pour les prévenir ou les traiter restent insuffisantes. L’absence d’une politique de prévention et de sensibilisation à grande échelle, tant dans les écoles que dans les entreprises, contribue à ce que ces maux demeurent largement invisibles. Il est grand temps que cette question devienne une priorité de santé publique, avant qu’il ne soit trop tard.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ahmed Diop.
Mis en ligne : 04/03/2025
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