L’exclusion des pays africains du Programme d’Exemption de Visa 2025 par l’administration Trump ne suscite pas seulement des débats sur la politique migratoire, mais elle soulève aussi une question plus fondamentale : celle de la responsabilité et du sérieux des pays africains dans leur propre développement.
Il est difficile de ne pas être d’accord avec la position de Trump, selon laquelle avant d’obtenir un traitement privilégié dans les relations internationales, il est impératif que les nations africaines fassent preuve de plus de sérieux dans leurs efforts pour se développer de manière autonome. Pour que l’Afrique puisse espérer bénéficier de l’exemption de visa, elle doit d’abord démontrer un engagement sincère à résoudre ses propres défis économiques et politiques.
En effet, imaginer qu’un pays africain soit exempté de visa pour les États-Unis soulève des inquiétudes légitimes. Dans un tel scénario, il ne fait aucun doute que certains pays risqueraient de voir une fuite massive de leur population, cherchant à rejoindre les États-Unis dans des conditions souvent précaires. Il est déjà courant de constater des tentatives de migrations massives vers des pays développés, et l’accessibilité des visas ne ferait qu’exacerber cette tendance. Certains citoyens des pays voisins, voire d’autres régions d’Afrique, pourraient même chercher à acquérir la nationalité de ces pays afin de bénéficier de cette porte ouverte vers l’Amérique.
Le manque de sérieux dans les gouvernances africaines n’est pas un secret, et Trump n’a pas tort de le souligner. Il existe encore de nombreux pays africains où la corruption est omniprésente, où l’instabilité politique et économique freine l’essor et où les dirigeants semblent plus préoccupés par leur maintien au pouvoir que par la création d’opportunités durables pour leurs peuples. Avant d’exiger des privilèges comme l’exemption de visa, ces pays doivent d’abord démontrer qu’ils sont capables de garantir un environnement stable et prospère pour leurs citoyens.
Cependant, cette position ne doit pas être interprétée comme une condamnation totale des nations africaines. Bien que certains gouvernements soient loin d’être exemplaires, il existe aussi de nombreux exemples de pays africains qui font des progrès considérables, que ce soit en matière de développement économique, de gouvernance ou de stabilité politique. Le challenge pour l’Afrique est d’unifier ses efforts pour renforcer ces réussites et les étendre à d’autres régions du continent, afin de prouver sa capacité à s’auto-gérer avant d’exiger des avantages externes.
Avant d’espérer bénéficier d’une exemption de visa, les pays africains doivent d’abord s’engager à faire face à leurs défis internes de manière sérieuse et systématique. La réciprocité, dans ce contexte, n’est pas seulement un concept diplomatique, mais une exigence pour toute nation désireuse de participer pleinement à la scène mondiale. Seule une Afrique forte et indépendante pourra espérer recevoir des traitements privilégiés dans les relations internationales.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Ndeye Sow.
Mis en ligne : 13/03/2025
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