Dans un contexte de violences incessantes dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), le président angolais João Lourenço, actuel président de l’Union africaine, a lancé un appel pressant en faveur d’un cessez-le-feu immédiat.
Cette demande intervient alors que les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 continuent de déstabiliser les provinces du Nord et Sud-Kivu, plongeant la région dans un climat d’incertitude.
Lourenço a proposé une cessation des hostilités dès minuit, le 18 mars, en vue de préparer des pourparlers de paix qui se tiendront à Luanda, en Angola. Ce processus vise à restaurer la paix après trois années sans négociations directes entre Kinshasa et le M23, un groupe armé qui lutte depuis plus d’une décennie pour les droits des Congolais rwandophones.
Toutefois, la situation demeure incertaine. Le gouvernement congolais n’a pas encore annoncé sa décision de participer à ces discussions cruciales, alors que le M23 a exprimé son soutien à l’initiative de Lourenço, appelant à des pourparlers directs avec le président congolais, Félix Tshisekedi. Les rebelles insistent sur la nécessité d’un engagement public de Tshisekedi pour avancer vers la paix.
Dans le même temps, le ministre rwandais des Affaires étrangères a vigoureusement rejeté les accusations de soutien du Rwanda au M23, qualifiant les rapports des Nations unies à ce sujet de « fallacieux ». Selon Kigali, le M23 lutte avant tout contre les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), responsables du génocide de 1994, et cherche à protéger les droits des Congolais rwandophones, qui, selon le Rwanda, sont persécutés en RDC.
Les pourparlers à venir à Luanda représentent une opportunité clé pour tenter de mettre fin à ce conflit meurtrier qui dure depuis plus de dix ans. Les enjeux sont considérables : des milliers de vies humaines sont menacées, et la crise humanitaire, déjà catastrophique, ne cesse de se creuser. Pour que ces négociations aboutissent à une paix durable, il est indispensable qu’elles abordent les racines profondes du conflit, notamment les questions d’identité et les droits des communautés rwandophones en RDC.
Alors que les divisions internes persistent, la communauté internationale suit avec une attention accrue l’évolution de la situation. Les jours à venir seront cruciaux pour déterminer l’issue de ce conflit et l’avenir de toute la région des Grands Lacs.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 17/03/2025
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