Dans un contexte où le mois de Ramadan est censé être une période de recueillement et de purification, la persistance des jeux de hasard en ligne chez de nombreux jeunes pose question. Malgré la sacralité de ce moment, certains continuent de s’adonner aux paris sportifs, y voyant une opportunité de gains faciles plutôt qu’un écart moral.
Ce phénomène, loin d’être anodin, révèle une transformation des priorités et une banalisation des pratiques autrefois jugées incompatibles avec la spiritualité.
Le Ramadan, pilier fondamental de l’Islam, est une période de dévotion, de prière et de solidarité. Pourtant, la montée en puissance des paris en ligne semble défier ces valeurs, en séduisant une jeunesse en quête de revenus rapides. Dans plusieurs régions, notamment à Ziguinchor, des jeunes ne cachent plus leur attachement à ces plateformes de jeu. Pour eux, il ne s’agit pas d’un péché, tant que l’argent misé provient de leur propre poche. Cette justification, fréquemment avancée, illustre un rapport ambigu entre foi et quête matérielle.
Des témoignages comme celui de A. Thiam, conducteur de moto « Jakarta », montrent que la tentation est omniprésente, surtout durant les compétitions européennes. Pour lui, il n’est pas question d’arrêter : les gains qu’il réalise lui permettent de subvenir à ses besoins. Son raisonnement est clair : tant qu’il ne vole pas, il ne se sent pas en faute. Cet argument est partagé par d’autres jeunes qui, malgré les pertes fréquentes, continuent de parier dans l’espoir d’un coup de chance qui changerait leur quotidien.
Toutefois, cette addiction croissante inquiète. Certains joueurs, conscients des risques, tentent de se détacher de cette spirale infernale. S. Diallo, autre conducteur de moto, a décidé d’arrêter après avoir constaté l’impact négatif du jeu sur sa vie. Le Ramadan a été pour lui une opportunité de rupture avec cette habitude. Son témoignage illustre la difficulté de se libérer d’une dépendance, mais aussi la possibilité d’un retour à une pratique plus conforme aux enseignements religieux.
Le phénomène des jeux de hasard en pleine période de jeûne révèle un paradoxe saisissant : alors que le Ramadan est censé être un moment de renoncement aux plaisirs mondains, certains continuent de privilégier le pari à la prière. Cette réalité interroge sur l’évolution des mentalités et sur la place grandissante de l’argent dans les préoccupations quotidiennes. Plutôt que de condamner, il serait pertinent d’ouvrir un débat sur les raisons profondes de cet engouement et sur les moyens d’offrir à ces jeunes des alternatives économiques plus saines et durables.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : G. Diatta.
Mis en ligne : 25/03/2025
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