Les tensions entre le gouvernement sénégalais et les syndicats de l’éducation nationale connaissent un tournant. Le G7 (les sept syndicats représentatifs du secteur de l’éducation et de la formation) a tenu une conférence de presse vendredi pour exprimer son mécontentement face à ce qu’il qualifie de « mépris », « immobilisme » et « dilatoire » des autorités.
Alors que le gouvernement cherche à signer un pacte de stabilité sociale, les syndicats refusent de s’engager tant que leurs revendications ne sont pas prises en compte. En protestation, ils ont boycotté une rencontre avec les autorités et se sont tournés vers la presse pour exposer leurs frustrations, selon Le Quotidien.
Les syndicalistes dénoncent notamment le gel du dialogue social, malgré l’arrêté 17094 sur la représentativité syndicale dans l’éducation et la formation, censé garantir la prise en compte de leurs préoccupations. Ils rappellent également que leurs demandes de rencontre avec le président de la République et le Premier ministre sont restées sans réponse, tout comme une réunion promise par le Ministère de la Fonction publique.
Le G7 fustige également le retard dans la mise en œuvre des réformes structurelles promises lors de la rencontre tripartite du 27 février 2025. Selon les syndicats, cet immobilisme plombe les réformes cruciales destinées à améliorer le système éducatif sénégalais.
Les syndicats regrettent que, si la revalorisation des rémunérations a bien été entamée, elle ne résout pas le problème de l’iniquité salariale. Les autres engagements, tels que la gestion des carrières, la formation des agents, l’octroi des prêts au logement, la mise en place des passerelles professionnelles et l’institutionnalisation du corps des administrateurs, demeurent en suspens.
Le G7 estime que le gouvernement adopte une démarche d’exclusion envers les syndicats, notamment par un agenda imposé par le ministère du Travail qui écarte les syndicats représentatifs des discussions sectorielles. Les syndicats dénoncent également l’absence des ministères de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle dans ces rencontres, ce qu’ils considèrent comme un mépris qui compromet la pacification de l’espace scolaire.
Face à cette impasse, le G7 exige le respect de l’arrêté sur la représentativité syndicale, la révision de l’agenda des rencontres pour intégrer toutes les préoccupations du secteur, ainsi que la participation des ministères de l’Éducation et de la Formation professionnelle aux discussions. Ils demandent également l’implication des organisations de la société civile (OSC) dans le dialogue.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 30/03/2025
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