Brice Clotaire Oligui Nguema, le général putschiste porté au pouvoir en août 2023 après la chute des Bongo, semble avoir largement dominé l’élection présidentielle gabonaise organisée samedi.
Selon les résultats partiels diffusés par les médias officiels, le « président-candidat » caracole en tête face à sept adversaires marginalisés, dans un scrutin marqué par une participation record (87,21 %) et une absence de contestation internationale immédiate.
Les bureaux de vote ont fermé à 18h (17h GMT) après une journée sans incident majeur, selon les observateurs internationaux déployés sur place. Une nouveauté : les médias privés et étrangers ont été autorisés à filmer les opérations de dépouillement, affichées en direct sur la chaîne publique Gabon 24. À coups de craie sur tableaux noirs, les résultats partiels – parfois atteignant 100 % pour Oligui Nguema dans certains bureaux – ont été compilés toute la nuit, confirmant la tendance annoncée dès la campagne.
En lice pour un mandat de sept ans, l’ex-chef de la garde républicaine a mené une campagne éclair, écrasant des concurrents quasi-inexistants, dont Alain-Claude Bilie By Nze, dernier Premier ministre d’Ali Bongo. « Je suis très confiant », a lancé Oligui Nguema en votant à Libreville, vantant un processus « transparent ». Bilie By Nze, lui, a évoqué un « facteur potentiel de fraude » lié aux cartes d’électeurs laissées dans les bureaux.
Le nouveau pouvoir hérite d’un pays en crise : chômage endémique, infrastructures délabrées (électricité, eau, routes), dette publique explosée (73,3 % du PIB) et attentes populaires immenses après 55 ans de règne des Bongo. La « transition » militaire, saluée pour sa stabilité, devra désormais prouver son efficacité face aux urgences sociales.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 13/04/2025
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