Un fait divers pour le moins troublant secoue la ville de Mbour. Une jeune fille du nom de F. Diallo se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire après avoir été poursuivie pour tentative d’avortement. Le dossier, désormais entre les mains de la justice, met en lumière une situation à la fois intime et socialement sensible.
Tout a commencé lorsque F. Diallo s’est rendue à la clinique Sœur Béa dans des circonstances jugées suspectes. Selon les informations recueillies, la jeune femme aurait tenté de se procurer des médicaments uniquement délivrés sur ordonnance, généralement utilisés dans le cadre d’un avortement. Face à la nature des produits demandés et à l’attitude de la patiente, le personnel soignant a préféré alerter les autorités.
Informé, le Poste de Police de Diamaguène a rapidement convoqué F. Diallo. Confrontée aux soupçons, elle a fini par passer aux aveux, reconnaissant avoir tenté de mettre fin à sa grossesse.
Mais l’affaire a pris une tournure encore plus délicate lorsque les enquêteurs ont identifié le père présumé de l’enfant. Il s’agit d’A. Anne, son propre cousin, avec qui elle partage le même domicile familial dans le quartier Guinaw Rails. Interpellé à son tour, ce dernier a confirmé les faits.
Il a reconnu avoir entretenu une relation intime avec F. Diallo et lui avoir remis de l’argent pour acheter les médicaments nécessaires à l’interruption de grossesse. Tous deux ont affirmé que leur relation s’était construite dans le plus grand secret, et qu’aucun membre de la famille n’était au courant.
Le scandale, au-delà de l’aspect judiciaire, soulève une fois encore la question sensible de l’avortement au Sénégal, où la loi l’interdit formellement, sauf en cas de danger vital pour la mère. Il met aussi en lumière les réalités souvent cachées des grossesses non désirées, en particulier dans les milieux familiaux étroits où les tabous sociaux pèsent lourd.
F. Diallo et A. Anne restent à la disposition des enquêteurs en attendant la suite des procédures judiciaires. L’affaire, déjà largement commentée sur les réseaux sociaux, ne manquera pas de relancer le débat sur la condition des jeunes femmes confrontées à des situations de détresse, prises entre le poids des traditions, les contraintes légales et l’absence de solutions adaptées.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 16/04/2025
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