Un prix pour l’Afrique : Dip, les tirailleurs sénéet l’IA - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Art & Culture | Par Maimouna | Publié le 18/04/2025 01:04:50

Un prix pour l’Afrique : Dip, les tirailleurs sénéet l’IA

Et si l’avenir de la mémoire passait par la technologie ? C’est le pari audacieux et terriblement réussi de l’artiste sénégalais Dip Doundou Guiss, qui vient de hisser l’Afrique sur le podium du World AI Film Festival à Nice, en France. Troisième place mondiale, pour un clip – “Thiaroye 44 (Jambaar Remix)” – qui marie intelligence artificielle et hommage historique. Une prouesse artistique, mais surtout un acte de résistance culturelle.

Car il ne s’agit pas seulement d’un clip. Il s’agit de redonner voix à nos héros oubliés, à ces Tirailleurs sénégalais massacrés par l’armée française à Thiaroye en 1944. Longtemps reléguée aux marges des manuels d’histoire, cette tragédie coloniale mérite mieux. Et aujourd’hui, c’est par l’art, par le rap, par l’IA, que cette vérité crie enfin plus fort que les silences.

Dans un monde où nos récits sont encore trop souvent écrits ailleurs, Dip Doundou Guiss ne gagne pas un simple prix. Il impose une narration africaine, un regard africain, une mémoire africaine. Il prouve que la jeunesse du continent n’a pas oublié. Qu’elle sait conjuguer passé et avenir, tradition et innovation, engagement et technologie.

Qu’aucun autre projet africain ne soit retenu parmi les 1 500 œuvres venues de 80 pays en dit long sur l’invisibilisation de nos voix sur la scène artistique mondiale. Et pourtant, malgré cela, un artiste sénégalais s’impose avec une œuvre militante, porteuse de sens, et politiquement puissante. Ce n’est pas une coïncidence. C’est une alerte.

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À travers ce clip, Dip nous tend un miroir : que faisons-nous de notre histoire ? Sommes-nous prêts à la raconter nous-mêmes ? À ne plus attendre que d’autres parlent pour nous ? L’Afrique qui gagne, ce n’est pas seulement celle des trophées, c’est celle qui se bat pour sa dignité, pour sa vérité, pour sa mémoire.

Alors oui, célébrons cette victoire. Pas comme une fin, mais comme le début d’une mobilisation artistique et mémorielle. Puisse cette œuvre inspirer d’autres créateurs africains à saisir les outils d’aujourd’hui – IA, musique, cinéma – pour raconter nos blessures, nos combats, nos fiertés.

Merci Dip. Tu n’as pas seulement gagné un prix. Tu as réveillé une conscience.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pierre Mendy.
Mis en ligne : 18/04/2025

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3 commentaires
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