« Nous ne faisons que commencer », « Vous n’avez encore rien vu ! », « Tout va bien se passer… » : telles sont les phrases choc que Donald Trump a lancées ces dernières heures, devant les caméras et face à ses partisans.
Autant de promesses martelées à l’occasion du cap symbolique des 100 jours de son retour à la tête des États-Unis. Un passage que le président américain veut rassurant. Mais dans les colonnes de la presse internationale ce matin, le ton est tout autre : critiques, inquiétudes et consternation dominent l’analyse de ce début de mandat hors normes.
Le New York Times ne fait pas dans la demi-mesure : pas moins de quinze éditoriaux sont consacrés aux 100 premiers jours de Trump avec un titre global qui claque comme un verdict : « Chaque jour depuis le 20 janvier a été ressenti comme un chaos total ». Le constat est partagé bien au-delà des frontières américaines. À Bruxelles, Le Soir s’étrangle : « Cela fait 100 jours que Donald Trump est redevenu président. Et 100 jours que les Américains – et le monde – encaissent claque sur claque. »
À Genève, Le Temps dresse un inventaire saisissant des décisions présidentielles : fermeture des frontières, guerre ouverte contre la diversité, coupes massives dans l’aide internationale, retrait des engagements multilatéraux, croisade identitaire… Sans oublier une politique étrangère en montagnes russes : tentative de médiation en Ukraine, bras tendu à Israël pour Gaza, velléités d’annexion du Groenland, et guerre commerciale tous azimuts. « Un sillage de ruines », commente sobrement le quotidien suisse.
Le Guardian, à Londres, enfonce le clou avec un ton désabusé : « Le chaos est sa marque de fabrique. Personne ne sait quand le carnage prendra fin. » Et d’imaginer l’horizon de 2026, lorsque l’Amérique fêtera ses 250 ans… et Trump, potentiellement, ses 18 mois de second mandat : « Imaginez tout ce qu’il aura accompli. Et détruit. »
À Paris, Libération se penche sur l’obsession de revanche du président. « 100 jours de vengeance tous azimuts », titre le journal. L’offensive vise large : Joe Biden, Kamala Harris – tous deux déchus de leur habilitation secret-défense – mais aussi les universités progressistes, les institutions culturelles, et même d’anciens alliés devenus persona non grata. Trump gouverne à coups de décrets comme autant de règlements de comptes.
Le Monde s’attarde quant à lui sur la perception d’une présidence brutale : « Pour 64 % des Américains interrogés par le Washington Post, Donald Trump va trop loin dans sa volonté d’étendre le pouvoir présidentiel. » Une défiance qui dépasse les clivages traditionnels, touchant aussi bien l’immigration que la gouvernance économique.
Seul bémol à cette avalanche de critiques : Le Figaro tempère. Oui, les sondages s’érodent, reconnaît le quotidien, mais « le taux d’approbation reste équivalent, voire légèrement supérieur à celui de son premier mandat à la même période ». Le journal souligne que Trump conserve l’adhésion du socle républicain et d’une frange des électeurs indépendants. Une base solide, dans une Amérique plus polarisée que jamais.
Cent jours se sont écoulés. Le style Trump, lui, n’a pas changé : provocateur, imprévisible, clivant. Et à en croire ses propres mots, ce n’est que le début.
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 30/04/2025
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