Une famille entière condamnée : Tragédie à Keur Massar - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Maimouna | Publié le 18/04/2025 10:04:43

Une famille entière condamnée : Tragédie à Keur Massar

Le tribunal de Pikine-Guédiawaye a rendu, cette semaine, son verdict dans l’affaire tragique qui a coûté la vie à Fatim Samb, une adolescente de 15 ans percutée mortellement le 5 avril dernier à Keur Massar Sud. L’affaire, au-delà de son caractère dramatique, a pris une tournure judiciaire inédite, impliquant non seulement l’auteur de l’accident, mais également les familles des deux parties, qui ont tenté de maquiller les circonstances du drame.

Selon les informations rapportées par L’Observateur, les faits se sont produits peu avant 21 heures, dans le quartier d’Aïnoumady. La jeune Fatim, élève dans une école coranique, venait de rentrer d’une course lorsqu’un véhicule l’a violemment percutée devant son domicile.

Au volant : M. M. Dieng, un voisin de 21 ans, étudiant, mais surtout non titulaire d’un permis de conduire. La scène est d’une violence inouïe : la tête de la victime se retrouve coincée sous la roue arrière gauche de la voiture.

Aussitôt alerté par les cris déchirants, le père de la victime, I. Samb, se précipite dehors. Avec l’aide du frère du conducteur, un contrôleur aérien, il transporte sa fille sur son dos jusqu’à une clinique locale. Malgré la prise en charge rapide, Fatim succombe à ses blessures peu après son admission.

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Mais au lieu de laisser la justice suivre son cours, les deux familles, très proches depuis plusieurs décennies, décident dans la foulée de masquer la vérité. Dans les locaux même de la clinique, un accord est trouvé : pour préserver l’avenir du jeune étudiant, il est convenu de faire passer son grand frère pour le conducteur. Une version qui s’effondre rapidement face au témoignage d’un voisin, témoin direct de la scène, qui décide d’alerter les autorités.

L’enquête, ouverte dans la foulée, met au jour une tentative concertée d’entrave à l’administration de la justice. À la barre, les avocats de la défense ont plaidé la panique, la volonté de sauver une vie, et les liens affectifs de longue date entre les familles. Le père de la victime, dans un moment de sincérité bouleversant, reconnaît avoir participé à la manœuvre. Il retirera par la suite sa plainte civile, invoquant son amitié avec la famille du prévenu, tout en exprimant la douleur abyssale de la perte de sa fille.

Le parquet, de son côté, a été ferme : M. M. Dieng est poursuivi pour homicide involontaire, et tous les autres – y compris le père de la victime – pour entrave à l’administration de la justice. Le tribunal a finalement prononcé une peine de six mois de prison avec sursis pour l’ensemble des prévenus.

Un verdict qui laisse derrière lui un sentiment amer : celui d’une tragédie évitable, amplifiée par une solidarité mal orientée, et d’une justice qui, bien que rendue, ne pourra jamais ramener la jeune Fatim à la vie.

Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 18/04/2025

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2 commentaires
Djiby
Maquiller un drame, c’est salir la vérité.
Le 2025-04-18 16:56:54
Ami
Justice rendue, mais la douleur reste.
Le 2025-04-18 16:56:10

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Djiby
Maquiller un drame, c’est salir la vérité.
Le 2025-04-18 16:56:54
Ami
Justice rendue, mais la douleur reste.
Le 2025-04-18 16:56:10

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