Mis en cause dans la gestion de l’aide alimentaire du Programme de Résilience Économique et Sociale (PRES) durant la crise sanitaire liée à la Covid-19, Mansour Faye est sorti de son silence. Dans une publication sur sa page Facebook, l’ex-ministre du Développement communautaire a vigoureusement réfuté les accusations de malversations, dénonçant ce qu’il qualifie de « manipulation politique » orchestrée selon lui par des membres du parti Pastef.
Il a tenu à rétablir les faits concernant le processus d’acquisition des denrées alimentaires, en insistant sur la transparence qui, selon lui, a caractérisé l’ensemble de l’opération. Il précise notamment que la distribution aux bénéficiaires était encadrée par l’Administration territoriale, après un processus de ciblage jugé inclusif.
Dans un message publié en ligne, Mansour Faye rappelle que le décret présidentiel n°2020-781 du 18 mars 2020 avait instauré une dérogation au Code des marchés publics, en raison de l’urgence sanitaire. Il souligne que cette situation exceptionnelle n’était pas propre au Sénégal, puisque d’autres pays et institutions internationales (telles que la Banque mondiale ou la BID) avaient également suspendu leurs procédures de passation des marchés.
Les ministres impliqués dans la mise en œuvre du PRES étaient donc autorisés à recourir à des procédures allégées, telles que les ententes directes, reconnues par le Code des marchés publics. Toutefois, pour plus de rigueur et de transparence, Mansour Faye affirme avoir opté, avec ses services, pour la voie d’un appel d’offres.
C’est ainsi qu’il a saisi l’ARMP (Autorité de régulation des marchés publics) par courrier officiel daté du 30 mars 2020, afin d’obtenir un encadrement du processus. La réponse favorable de l’ARMP, en date du 2 avril, a servi de cadre de référence.
Le 1er avril, des avis de commande en procédure d’urgence ont été publiés dans les journaux Le Soleil et L’Observateur. Après réception et évaluation des offres, la commission des marchés, présidée par le DAGE, a procédé à la sélection des fournisseurs. Le 11 avril 2020, Le Soleil publiait la liste des fournisseurs retenus, parmi lesquels figuraient :
Groupe Bembouck (5 000 tonnes),
Avantis Suarl (35 000 + 10 000 tonnes),
AFRI and CO (30 000 tonnes),
CCMN (30 000 tonnes).
Le même jour, après validation par la Présidence, le Président Macky Sall lançait officiellement l’opération de distribution à l’échelle nationale.
Mansour Faye rappelle que toutes les livraisons ont été réceptionnées conjointement par les services du Commissariat à la Sécurité Alimentaire et un représentant de l’armée. La Gendarmerie nationale assurait la sécurité du convoi jusqu’au point de livraison, sous la supervision de l’administration territoriale et des gouverneurs de région. La distribution aux populations était elle aussi supervisée par l’administration, après un ciblage participatif.
Concernant les paiements, un gestionnaire avait été désigné au sein du ministère des Finances pour centraliser les opérations. Le DAGE, agissant comme co-gestionnaire, a également effectué certains paiements en coordination avec les services financiers. Selon Mansour Faye, la Cour des comptes n’a relevé à ce sujet que des observations d’ordre procédural (voir pages 102 et 103 du rapport).
L’ancien ministre dénonce enfin les accusations de « surfacturation » évoquées par le vérificateur de la Cour des comptes, qu’il qualifie de « pure manipulation ». Il appelle les Sénégalais à prendre du recul et à comprendre les véritables enjeux politiques derrière ces attaques.
« Il est essentiel que nos compatriotes aient accès à la vérité, et que la mémoire collective ne soit pas manipulée », conclut-il.
Article écrit par : Badara Tall.
Mis en ligne : 21/04/2025
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