Le climat se tend entre l’ONG Jamra et la chanteuse Mia Guissé, dans un feuilleton qui mêle liberté artistique, moralité publique et joutes médiatiques. Le dernier épisode s’est joué de l’autre côté de l’Atlantique, où l’artiste s’est illustrée sur scène en relançant, avec défi, le refrain controversé de sa chanson Na Dougou, qualifié par ses détracteurs de « pornographie verbale ».
C’est à l’occasion d’un concert aux États-Unis que Mia Guissé a ravivé la polémique. En reprenant le refrain honni par Jamra, elle a interpellé nommément Mame Mactar Guèye, président de l’ONG, dans une formule provocante : « Ce refrain que Mame Mactar Guèye ne voulait pas entendre, il l’entendrait encore davantage », a-t-elle lancé, sous les applaudissements d’un public visiblement conquis. Une réplique captée et relayée par L’Observateur.
La réponse de Jamra n’a pas tardé. Dans une déclaration publique, Mame Mactar Guèye a mis en garde : « Mia Guissé risque de connaître le même sort que Rangou, Ameth Cissé et Mbodja Mbaye », citant des figures ayant déjà été dans le viseur de son organisation pour des faits similaires.
Sans déposer de plainte à ce jour, il n’exclut pas l’option judiciaire. Mais l’homme insiste : il ne s’agit pas d’un différend personnel. « Je ne réponds pas aux attaques personnelles. C’est un combat de principe que nous menons. C’est à la Justice qu’elle doit adresser ses moqueries », martèle-t-il.
Au cœur de la controverse, une chanson jugée offensante par l’ONG, tant dans ses paroles que dans sa gestuelle. « Elle ne s’est pas limitée à prononcer ces propos pervers. Elle les a accompagnés d’une gestuelle explicite », fustige Guèye, qui s’inquiète des répercussions sur la jeunesse sénégalaise. Selon lui, des enfants s’approprient déjà les paroles via des challenges TikTok, amplifiant ainsi leur portée dans l’espace numérique.
Défenseur autoproclamé des « valeurs sociales », le président de Jamra se défend de toute traque idéologique. « L’espace public n’appartient pas non plus aux prédicateurs ni aux chroniqueurs sexuels. Ils excitent la population et la poussent aux dérives sexuelles les plus inattendues », argue-t-il, dénonçant un climat culturel de plus en plus permissif.
Tout en revendiquant des procédures encadrées par des avocats pour les « dossiers lourds » — à l’instar du procès intenté à la loge maçonnique de Dakar — Jamra affirme préférer se défendre seul face aux « dérives verbales ». Un message sans équivoque, dans un bras de fer qui, visiblement, est loin d’avoir dit son dernier mot.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 22/04/2025
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