La scène politique sénégalaise s’est invitée en bonne place à la une des quotidiens de ce lundi, dominée par le passage de témoin à la tête de l’Alliance des forces de progrès (AFP), jusque-là dirigée par Moustapha Niasse, ancien président de l’Assemblée nationale et fondateur de cette formation politique en 1999.
À l’issue du troisième congrès de l’AFP, tenu samedi, le député Mbaye Dione a été porté à la tête du parti, rapportent plusieurs journaux, dont Le Quotidien. Ancien premier responsable national des jeunes du parti lors du premier congrès ordinaire en 2003, Mbaye Dione « a été désigné, samedi, à l’unanimité, nouveau secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (AFP), succédant ainsi à Moustapha Niasse », écrit Le Quotidien.
Selon Le Soleil, il prend désormais les rênes d’une nouvelle direction collégiale, tandis que Moustapha Niasse devient président d’honneur de l’AFP.
À peine élu, le député-maire de Ngoundiane a rendu un hommage appuyé à son mentor avant de dévoiler sa feuille de route. Surtout, il n’a pas manqué de marquer sa posture d’opposant en dressant un tableau sombre de la gestion du pays par le régime du PASTEF, souligne L’Info.
« Mbaye Dione cogne d’entrée », titre WalfQuotidien, qui rapporte que le nouveau leader de l’AFP n’a pas mâché ses mots. Il estime que les prémices de la rupture promise par le nouveau pouvoir « ne manquent pas de susciter des ‘inquiétudes et des craintes’, quant au ‘risque de désillusion’ ».
Cependant, l’opposition ne détient pas l’exclusivité des attaques, comme en témoigne la dernière sortie de la conférence des leaders de la coalition « Diomaye Président ». Dimanche, lors d’une conférence de presse, ces responsables « sont montés au créneau pour fustiger une opposition qualifiée de ‘résidus’ par le Premier ministre, Ousmane Sonko », rapporte Sud Quotidien.
Dans la même veine, « incarnant l’aile dure du [parti au pouvoir, PASTEF] », Waly Diouf Bodian a une nouvelle fois réclamé la dissolution de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), qu’il accuse d’être devenu « le siège de l’enrichissement illicite », poursuit Sud Quotidien.
Cette conférence de presse a également été l’occasion pour les leaders de la coalition d’aborder plusieurs sujets d’actualité et de dresser le bilan de la première année de gouvernance du duo Diomaye-Sonko, selon le même quotidien. Une tribune saisie notamment par Aïda Mbodj pour « tirer sur les pourfendeurs du régime ».
Vox Populi évoque ainsi « la danse du scalp d’Aïda Mbodj, Waly Diouf Bodian et Cie ». Le journal souligne les interrogations des leaders de « Diomaye Président » sur les graves soupçons qui pèsent sur la gestion du Fonds Covid-19 sous l’ancien président Macky Sall.
« Est-ce que ce n’est pas cela la haute trahison ? », s’interroge Aïda Mbodj, présidente de la coalition, dans des propos relayés à la une de Vox Populi, avant d’ajouter : « L’ancien président [Macky Sall] qui a permis toutes ces forfaitures, n’a qu’à répondre de ses actes ».
Selon Source A, la coalition « Diomaye Président » « souffle sur les braises », avec notamment des déclarations fortes de Waly Diouf Bodian. Celui-ci déclare : « un pays ne peut pas marcher avec autant de criminels dans la rue. Il faut réformer la loi de sorte que le parquet financier puisse agir en matière d’enrichissement illicite ».
Le quotidien Yoor-Yoor met également en exergue ces prises de position, tandis que L’Observateur annonce que Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, est attendu le 7 mai devant le parquet financier pour être entendu sur « des transactions suspectes de 10 milliards de FCFA ».
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 28/04/2025
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