Les nuages s’épaississent au-dessus de Farba Ngom. Incarcéré depuis le 27 février dernier à la prison de Rebeuss, le maire des Agnam et figure influente de l’ex-parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR), voit son horizon judiciaire s’obscurcir davantage.
Déjà poursuivi pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux et escroquerie présumée, l’ancien griot attitré de Macky Sall doit désormais répondre à de nouvelles accusations, d’après le quotidien Source A.
Selon le journal, l’homme fort du Fouta a été extrait de sa cellule pour être présenté au doyen des juges du Parquet financier. Ce dernier lui a notifié des chefs d’inculpation supplémentaires, notamment le fait d’avoir « en connaissance de cause, converti, transféré, dissimulé, acquis, détenu ou utilisé des biens provenant d’un délit, commis en bande criminelle organisée ». Une escalade judiciaire qui inquiète jusque dans son entourage immédiat.
Visiblement à bout, Farba Ngom aurait laissé exploser sa colère devant le magistrat instructeur, dénonçant ce qu’il considère comme un acharnement politique : « Il ne vous reste qu’à aller chercher ma mère. Vous n’avez qu’à l’amener. Pour ma part, je suis prêt à vivre dignement cette épreuve », aurait-il lancé, selon des propos rapportés par Source A.
Malgré les tentatives de ses avocats de faire accepter un cautionnement, la demande a été sèchement rejetée, prolongeant la détention préventive du parlementaire. L’affaire repose en partie sur un rapport accablant de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui met en lumière des mouvements financiers jugés douteux, estimés à 125 milliards de francs CFA.
Dans le sillage de ce scandale, d’autres noms émergent. Le Pool judiciaire financier (PJF) s’intéresse également à plusieurs proches de Farba Ngom, dont ses jeunes frères, récemment interpellés. Par ailleurs, Tahirou Sarr, une autre figure citée dans le dossier, est convoqué ce mercredi devant les juges.
Le dossier Ngom, emblématique d’un tournant dans la lutte contre l’impunité, cristallise les tensions entre l’ancien régime et les nouvelles autorités, dans un contexte politique toujours aussi électrique.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 30/04/2025
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