La « Une » des journaux africains du jeudi 1er mai 2025 - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 01/05/2025 09:05:20

La « Une » des journaux africains du jeudi 1er mai 2025

Le Conseil des ministres malien a franchi un cap décisif. Deux piliers de la démocratie pluraliste malienne viennent d’être abrogés : la Charte des partis politiques de 2005 et le statut de l’opposition adopté en 2015. Selon Sahel Tribune, cette suppression, portée par le ministre délégué aux Réformes politiques, s’inscrit dans la dynamique des Assises nationales de la Refondation.

Officiellement, il s’agit d’une réforme structurelle. En réalité, souligne le média, c’est une reconfiguration majeure du paysage démocratique malien.

Le projet prévoit une refonte complète du système politique : interdiction du nomadisme politique, fin du financement public des partis et audit des pratiques passées. Plus encore, le statut de chef de file de l’opposition, héritage démocratique symbolique, est tout simplement supprimé. Pour certains observateurs, cette réforme marque un retour assumé à une centralisation du pouvoir, dans un contexte où l’Alliance des États du Sahel s’éloigne des modèles politiques occidentaux.

Parmi les recommandations issues des concertations, l’une attire particulièrement l’attention : la révision de la Charte de la Transition pour permettre au général Assimi Goïta de briguer un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable. Une stratégie déjà observée au Niger et au Burkina Faso, où les juntes militaires ont opté pour une transition vers des présidences électives et consolidées.

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Pour L’Alternance, un autre média bamakois, la décision marque une grave dérive anticonstitutionnelle. Il rappelle que la Constitution de 2023 protège explicitement trois principes fondamentaux : le caractère républicain et laïque de l’État, la limitation des mandats présidentiels, et le multipartisme. « Comment peut-on envisager la dissolution des partis sans violer la loi fondamentale ? », s’interroge le journal, qui dénonce un abus de pouvoir et un dangereux précédent pour la démocratie malienne.

De son côté, Le Monde Afrique note que le général Goïta, arrivé au pouvoir par un coup d’État en août 2020, semble vouloir prolonger son règne sans réelle opposition. Mais à Bamako, la situation diffère de celle de Ouagadougou ou Niamey : la perspective d’un nouveau mandat suscite des remous. Plusieurs partis politiques, jusque-là discrets, préparent une riposte, malgré le risque d’interdiction. Yaya Sangaré, secrétaire général de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), déclare : « Les Maliens ont compris que le pouvoir veut se pérenniser en leur confisquant leurs libertés. Nous ne l’accepterons pas. »

Reste à voir comment réagiront les autres figures de la junte. Le Monde Afrique évoque des tensions croissantes au sommet de l’État, notamment entre Goïta et le général Sadio Camara, ministre de la Défense et acteur clé du régime.

Enfin, le site guinéen Ledjely souligne la mécanique en cours : si le mandat de cinq ans venait à être renouvelé une fois, le général Goïta pourrait rester jusqu’en 2035. « Le comble, écrit le média, c’est que l’argument avancé reste l’insécurité, la même qui avait motivé le coup d’État de 2020. Et pendant ce temps, les populations semblent inconscientes du piège qui se referme sur elles. »

Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 01/05/2025

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