Il est temps d’arrêter de faire semblant. Le bassin du Congo, deuxième plus grand massif forestier tropical du monde après l’Amazonie, est en train de mourir, lentement mais sûrement, sous les yeux complices des États, des multinationales et d’une communauté internationale plus préoccupée par des conférences que par des actions concrètes.
Ce joyau vert, qui s’étend sur six pays et stocke des milliards de tonnes de carbone, est sacrifié au nom du profit immédiat. Et personne ne lève vraiment le ton.
La déforestation y progresse à un rythme alarmant, nourrie par l’exploitation illégale du bois, l’agriculture de subsistance mal encadrée, l’extraction minière sauvage et l’appétit sans fond des marchés internationaux. Ce n’est pas une menace abstraite : chaque jour, des hectares entiers disparaissent, emportant avec eux des espèces endémiques, des peuples autochtones, et un équilibre climatique déjà fragile. Pourtant, on continue à nous vendre des discours creux sur la souveraineté environnementale, comme si les arbres pouvaient repousser par la grâce des intentions politiques.
Ce qui est révoltant, c’est le silence des grandes puissances économiques. Elles adorent afficher des slogans verts à la COP ou financer quelques projets de reforestation gadget, mais elles ferment les yeux sur les entreprises qui pillent la région. Et que dire des gouvernements locaux qui délivrent des concessions forestières comme on distribue des bonbons, sous couvert de développement ? Quelles garanties réelles sont offertes aux générations futures ? Aucune. On exploite, on exporte, on s’enrichit… et on oublie.
Le bassin du Congo n’est pas un entrepôt de bois ni un stock de minerais à ciel ouvert. C’est un régulateur climatique mondial, un rempart contre le réchauffement global, une réserve de biodiversité exceptionnelle, et un territoire de vie pour des millions de personnes. Laisser faire, c’est accepter une forme de suicide collectif, écologique et moral.
Il faut cesser les demi-mesures. Interdire les exploitations forestières industrielles dans les zones sensibles, exiger la transparence totale sur les permis d’exploitation, soutenir les communautés locales sans les folkloriser, et surtout, faire payer ceux qui détruisent. C’est une question de justice, de survie et d’humanité.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Moustapha Ghandi.
Mis en ligne : 03/05/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.