Le 3 mai, en Afrique du Sud, les autorités ont remis aux familles les dépouilles de deux figures de la lutte anti-apartheid, Benjamin Moloise et Abraham Mngomezulu, exécutés dans les années 1980.
Cette cérémonie hautement symbolique survient alors que le président Cyril Ramaphosa a promis la création d’une commission chargée d’examiner d’éventuels obstacles aux enquêtes ou aux poursuites liées aux crimes de l’apartheid commis durant le régime de l’apartheid.
Benjamin Moloise, 30 ans, avait été pendu en 1985 pour le meurtre d’un policier, bien qu’il ait toujours nié les faits. Sa mise à mort avait soulevé une vague d’indignation internationale, poussant l’ONU à adopter une résolution et incitant le pape Jean-Paul II à intervenir. Abraham Mngomezulu, militant de l’ANC exécuté à l’âge de 23 ans en 1989, avait pris part à une manifestation contre des expulsions.
Jusqu’ici enterrés sans reconnaissance officielle, leurs restes ont été exhumés, puis restitués à leurs familles lors d’une cérémonie à Soweto.
Le président Ramaphosa a récemment annoncé l’ouverture d’une enquête sur les lenteurs dans les procédures judiciaires liées aux crimes de l’apartheid. Certaines affaires ont d’ores et déjà été rouvertes, à l’image de celle d’Albert Luthuli, ancien leader de l’ANC et lauréat du prix Nobel de la paix, mort en 1967. À l’époque, une enquête avait conclu à une mort accidentelle causée par un train.
La ministre de la Justice, Mmamoloko Kubayi, a affirmé pour sa part que « le gouvernement reste résolu à rendre hommage à ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté ».
Article écrit par : Madeleine Gueye
Mis en ligne : 05/05/2025
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