Ce matin, The Jerusalem Post a lancé un appel retentissant alors que l’armée israélienne active des milliers de réservistes dans le cadre d’un plan ambitieux de conquête de Gaza. Mais dans ses colonnes, le quotidien souligne une fracture interne : « nombre d’entre eux se sentent frustrés ». Un contraste saisissant avec l’élan patriotique du lendemain du 7 octobre, où des centaines de milliers de citoyens avaient spontanément repris les armes après les massacres du Hamas.
« Dix-neuf mois plus tard, le paysage a changé », écrit le journal. Le ton est grave : selon lui, l’objectif prioritaire – la libération des otages – pourrait être entravé par cette opération militaire de grande ampleur. The Jerusalem Post insiste : « Si l’objectif est d’éliminer le Hamas, puis de se retirer lorsque une nouvelle autorité prendra sa place, il faut le dire clairement ».
Pendant ce temps, à Madrid, El País décrypte un autre champ de bataille : celui du commerce mondial. Face à l’offensive protectionniste lancée par Donald Trump, la Chine contre-attaque avec un levier stratégique : l’interdiction d’exporter les terres rares, essentielles à la fabrication des batteries et composants électroniques. Résultat : effet boomerang. « L’attaque américaine n’a fait que renforcer le patriotisme chinois », écrit le quotidien espagnol. La popularité de Trump, elle, s’érode. Et El País conclut, avec ironie : « Il finira sans doute par suivre le conseil d’un sénateur américain sur la guerre du Vietnam : déclarer victoire et se retirer ».
En Amérique du Sud, c’est une autre figure controversée qui défraie la chronique. The Washington Post publie ce matin un entretien exclusif avec Jair Bolsonaro. L’ancien président brésilien, accusé d’avoir fomenté un coup d’État, risque jusqu’à 40 ans de prison.
Le journal dresse le portrait d’« un homme en quête de réponses, oscillant entre la nostalgie du pouvoir et la rage de la chute ». Fidèle à lui-même, Bolsonaro reste « charismatique, irrévérencieux, paranoïaque », selon les mots du quotidien. Il se sait mal engagé devant les tribunaux, mais mise sur la rue pour rebondir. Sa stratégie ? Obtenir une amnistie, contester son inéligibilité, et viser la présidentielle de 2026.
Plus au nord, La Croix scrute l’investiture imminente du nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz. Un tournant crucial pour une Allemagne engluée dans la stagnation économique, tiraillée par la question migratoire et secouée par les tensions internationales. « Une occasion à saisir pour la France », analyse le journal, qui appelle à une relance du moteur franco-allemand et à une souveraineté européenne renforcée. « Heureusement, le nouveau chancelier semble en être convaincu », conclut La Croix sur une note d’espoir.
Enfin, à l’approche du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, un sondage publié par The Guardian jette une ombre inquiétante. Une majorité d’Américains et d’Européens redoutent une Troisième Guerre mondiale dans les dix prochaines années. Si la Russie est pointée comme la menace principale, les tensions avec les États-Unis sont également perçues comme un danger pour la paix.
En France, 55% des sondés croient à l’éclatement d’un conflit mondial à court terme. Et beaucoup estiment qu’il serait plus meurtrier que celui de 1939-1945, en raison de l’éventuelle utilisation d’armes nucléaires.
Un monde en suspens, tiraillé entre conflits ouverts, confrontations silencieuses et l’angoisse d’un avenir incertain.
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 06/05/2025
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