À quelques jours des célébrations du 9 mai, jour hautement symbolique commémorant la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie, la Russie a été secouée par une série d’attaques de drones d’envergure en provenance d’Ukraine. Menée dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 mai, cette opération a perturbé le fonctionnement d’une dizaine d’aéroports à travers le pays, y compris dans la capitale, Moscou, directement visée.
Dans un climat déjà tendu à l’approche de la traditionnelle parade militaire sur la place Rouge — en présence de Vladimir Poutine et de plusieurs dirigeants étrangers —, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a indiqué que 19 drones avaient été interceptés par la défense aérienne de la ville.
Si aucune victime n’est à déplorer, des débris sont tombés sur une grande avenue au sud de la capitale. Des images diffusées dans les médias montrent une vitrine de supermarché brisée et la façade noircie d’un immeuble résidentiel, témoins des conséquences de ces attaques de drones sur les infrastructures civiles.
Les aéroports moscovites de Chérémétiévo, Domodiédovo, Vnoukovo et Joukovski ont été temporairement fermés, selon Rosaviatsia, l’agence russe de l’aviation civile. D’importantes perturbations ont également été constatées dans d’autres grandes villes comme Nijny Novgorod, Samara, Saratov ou Volgograd, ce qui illustre l’ampleur et la coordination de ces attaques de drones ukrainiennes.
Dans les régions méridionales de Voronej et Penza, les autorités ont annoncé avoir abattu respectivement 18 et 10 drones sans faire de victimes. En revanche, dans la région frontalière de Koursk, deux adolescents ont été blessés et des coupures d’électricité signalées à la suite d’une nouvelle offensive. Ces événements viennent s’ajouter à une série croissante d’attaques de drones, qui franchissent désormais régulièrement les frontières russes.
Du côté ukrainien, la guerre reste tout aussi intense. Une frappe de drone russe a causé la mort d’une personne dans la région d’Odessa, a rapporté le gouverneur local Oleg Kiper.
Malgré cette escalade, le Kremlin a annoncé un cessez-le-feu de trois jours, du 8 au 10 mai, afin de préserver les commémorations du 9 mai. Kiev n’a pour l’instant pas confirmé si elle respecterait cette trêve.
Alors que les attaques de drones se multiplient des deux côtés, la tension reste vive sur l’ensemble du front. Le symbolisme du 9 mai suffira-t-il à imposer un court répit ? Rien n’est moins sûr.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 06/05/2025
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