La démocratie malienne en sursis : Quand la transition devient une dictature - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 07/05/2025 01:05:35

La démocratie malienne en sursis : Quand la transition devient une dictature

Le 3 mai 2025, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, le Mali se trouve au cœur d’une grave dérive politique, un combat pour la liberté qui se transforme en une résistance de plus en plus désespérée face à un pouvoir autoritaire et répressif. Les récentes tentatives de dissolution des partis politiques et la restriction des libertés fondamentales ne sont pas de simples faux pas politiques : elles sont une attaque frontale contre la démocratie elle-même. Mais attention, ceux qui cherchent à dissoudre la démocratie découvriront qu’ils ne font qu’alimenter sa résilience.

La transition, censée remettre le pays sur les rails après la chute d’IBK, est devenue un instrument de domination militaire permanente, sans légitimité populaire. Et ce n’est pas la fameuse « concertation nationale », orchestrée dans l’entre-soi du pouvoir, qui peut masquer la réalité : un régime sans mandat populaire, qui cherche à étouffer toute opposition en bafouant les principes fondamentaux de la République.

Ce régime, avec sa mesure absurde et dangereuse de caution financière pour créer un parti politique, cherche à contrôler l’accès à la parole politique par le biais de l’argent et des réseaux d’affiliation. C’est un mécanisme qui sert les dictatures, où l’argent devient le seul sésame pour faire entendre sa voix. Mais la Constitution de 2023 est claire : l’article 32 garantit la liberté d’association, et l’article 33 assure le droit de créer un parti politique. Ce n’est pas une simple formalité, c’est la base de toute démocratie.

Les pressions sur les partis politiques sont de plus en plus lourdes. Suspension des financements, intimidations administratives, menaces de radiation… C’est une véritable chasse aux sorcières. Mais le peuple n’est pas naïf. Le peuple a compris, et il résiste. « Ce pays ne nous appartient pas, mais nous y avons notre mot à dire », disait Aïssata, une étudiante en droit, lors du rassemblement du 3 mai. Et ce cri est celui de tous les Maliens qui refusent de se soumettre à un pouvoir qui confisque leur liberté.

Article Similaire

Les partis politiques ont tracé une ligne rouge : 31 décembre 2025. Au-delà de cette date, toute prolongation de la transition serait interprétée comme un coup d’État constitutionnel. Mais ce n’est pas seulement un combat pour les partis, c’est un appel à toute la nation. Syndicats, jeunes, organisations de la société civile, citoyens, tous doivent s’unir pour défendre ce qui reste de République. La citoyenneté ne se négocie pas. La démocratie ne se mendie pas, elle se défend.

La logique du suffrage censitaire qu’ils essaient de mettre en place, qui lie le droit de participation politique à la richesse, est une abomination. Ce système attaque non seulement l’égalité devant la loi, mais il menace l’essence même de notre vivre-ensemble. Si ces dirigeants pensent pouvoir dissoudre les partis, effacer la critique, étouffer les esprits libres, ils se trompent lourdement.

La démocratie, ce n’est pas une simple signature sur un décret. Ce n’est pas un papier qu’on peut brûler ou effacer. C’est une idée, une flamme qui, même dans les pires moments, continue de briller. Et cette flamme, c’est nous. La démocratie ne se dissout pas, elle renaît toujours. « Même sous la cendre, le feu dort. » Et ce feu-là, ce feu de la résistance, c’est le peuple.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Adama Dembélé.
Mis en ligne : 07/05/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2 commentaires
Sadio_Fall
Les libertés sont mises à mal, mais ce n’est pas la première fois. Le peuple doit rester vigilant.
Le 2025-05-07 16:36:05
Aminata_Kone
Le Mali est en train de perdre ses acquis démocratiques. Le peuple ne doit pas se laisser faire, il faut résister !
Le 2025-05-07 16:35:42

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2 commentaires
Sadio_Fall
Les libertés sont mises à mal, mais ce n’est pas la première fois. Le peuple doit rester vigilant.
Le 2025-05-07 16:36:05
Aminata_Kone
Le Mali est en train de perdre ses acquis démocratiques. Le peuple ne doit pas se laisser faire, il faut résister !
Le 2025-05-07 16:35:42

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top