Le 22 avril, un attentat meurtrier a coûté la vie à 26 touristes dans la région du Cachemire indien, ranimant une fois de plus les tensions entre New Delhi et Islamabad. De part et d’autre de la frontière, les plumes s’enflamment.
À Islamabad, The Nation dénonce dans un éditorial une « tempête de haine singulière et dévorante des musulmans » en Inde. Le quotidien pakistanais s’appuie sur le cas de Narwal, veuve d’un officier de l’armée indienne. Présentée au départ comme l’incarnation du deuil et de la résilience, elle a été brutalement rejetée pour avoir refusé que cette attaque serve à alimenter le ressentiment religieux.
« Une veuve en deuil est devenue suspecte, non pas à cause de ses actes, mais parce qu’elle a osé défier la politique de la haine », écrit le journal.
À New Delhi, The Times of India retourne l’accusation. Le journal pointe du doigt Islamabad, accusé d’attiser les flammes du conflit pour masquer ses propres failles internes. Il fustige « l’establishment pakistanais qui a brisé sa société et mené son économie au bord du gouffre ». Le ton est cinglant : « Les discours bellicistes d’Islamabad sont en réalité des cris de désespoir. Le Pakistan, pour le dire crûment, n’est guère plus qu’un cas désespéré et bancal, redevable tantôt à l’Amérique, tantôt à Pékin ».
Le Monde, lui, semble las d’un conflit qui n’en finit plus : « L’histoire se répète depuis huit décennies dans l’indifférence relative de la communauté internationale ». Le journal français évoque un « choc de deux nationalismes incontrôlés » dans cette région montagneuse, disputée sans relâche.
Pendant ce temps, à Berlin, la démocratie allemande tangue. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, le nouveau chancelier Friedrich Merz a dû se soumettre à deux votes de confirmation au Bundestag. Une séquence inédite que les journaux étrangers n’ont pas manqué de commenter. The Wall Street Journal ironise : « Friedrich Merz arrive en boitant », estimant que « même l’Allemagne, pourtant si calme, continue de réserver des surprises ». El País, de son côté, garde espoir : « Merz n’est pas forcément condamné à être un canard boiteux », à condition qu’il prenne fermement le cap de « la souveraineté européenne et du réarmement ».
Plus au sud, à Rome, un autre type d’élection se prépare : celle du prochain pape. La presse italienne, fidèle à son goût pour l’anecdote, s’attarde ce matin sur les subtilités du conclave, ce huis clos chargé de mystère. Le Corriere della Sera rappelle qu’au XIIIe siècle, la faim fut utilisée comme levier pour accélérer les votes. « Après trois jours, les cardinaux ne recevaient plus qu’un repas par jour ; après cinq, seulement du pain et du vin ». Aujourd’hui, le menu reste frugal mais décent : les célèbres Pasta del Conclave, simples pâtes au beurre et parmesan, trônent à table. Pas de dessert, et surtout pas d’asperges, mystérieusement bannies.
Enfin, Libération profite de cette actualité vaticane pour interroger l’exclusion totale des femmes de la fonction suprême. « Que dirait-on d’une entreprise qui réserverait tous ses postes d’encadrement aux hommes ? », s’interroge le quotidien. Selon le droit canon, tout homme baptisé peut être élu pape — sauf qu’aucune femme ne le peut, quel que soit son parcours. Un vestige, selon Libé, d’un système patriarcal universel allant « de l’enfer islamiste afghan au conservatisme catholique ».
Le monde bruisse, s’agite, s’affronte et s’interroge. Derrière chaque événement, une même toile de fond : celle d’une humanité aux prises avec ses contradictions, ses traditions et ses sursauts d’espoir.
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 07/05/2025
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