Parmi toutes les menaces sanitaires qui rôdent sous nos latitudes tropicales, la dengue est sans doute la plus sournoise, la plus négligée et la plus insultante pour notre intelligence collective.
Chaque année, des centaines de milliers de personnes tombent malades. Des enfants meurent. Et pendant ce temps-là, que fait-on ? On continue de laisser les moustiques danser sur notre insouciance.
Oui, la dengue est transmise par un moustique. Oui, ce moustique aime les eaux stagnantes, les climats humides et les habitats humains. Et non, il ne se cache pas dans la jungle : il est chez vous, dans votre jardin, sur votre balcon, dans un vieux pneu ou une soucoupe oubliée. Il suffit d’un bouchon d’eau stagnante pour qu’une armée naisse.
Mais surtout, il suffit d’un manque de volonté politique et citoyenne pour que la dengue prolifère. Que faut-il de plus ? Une épidémie de masse ? Un décès dans chaque foyer ? Une mutation du virus pour qu’il devienne plus létal ? À force d’attendre, on joue à la roulette russe avec la santé publique.
Les campagnes de prévention existent. Les gestes simples aussi : éliminer les gîtes larvaires, porter des vêtements couvrants, utiliser des répulsifs, poser des moustiquaires. Et pourtant, combien de fois faut-il encore le répéter ? Laisser traîner un seau d’eau, c’est comme charger une arme et la pointer sur ses enfants. La dengue ne prévient pas, elle frappe et parfois, elle tue.
Les autorités aussi ont leur part de responsabilité. Trop souvent, la lutte anti-vectorielle est traitée comme une tâche saisonnière, alors qu’elle doit être permanente, intégrée, systématique. L’inaction est complice.
Il est temps de se réveiller. La dengue n’est pas une fatalité tropicale. C’est une maladie évitable. Mais tant qu’on la traitera avec désinvolture, elle continuera de faire des ravages.
Alors à ceux qui pensent que ce n’est “qu’une fièvre” : allez donc dire ça à ceux qui luttent pour respirer sous assistance, ou à ceux qui enterrent leurs proches. La dengue tue mais notre négligence la rend plus forte.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Baba Tandian.
Mis en ligne : 09/05/2025
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