Le Festival de Cannes 2025 a visionné 2 909 longs métrages pour établir sa sélection officielle. Parmi les films retenus figure L’Ombre de mon père, qui marque potentiellement une première historique pour le Nigéria.
Le film ne sera pas le seul représentant africain : Aisha ne peut pas s’envoler du réalisateur égyptien Morad Mostafa, et Ciel promis du Franco-Tunisien Erige Sehiri sont également à l’affiche dans la section Un Certain Regard. Tarik Saleh, réalisateur suédois d’origine égyptienne, concourt quant à lui pour la Palme d’or avec Les Aigles de la République.
Le film américain L’Histoire du son, avec Paul Mescal et Josh O’Connor, est réalisé par le Sud-Africain Oliver Hermanus, preuve de la présence marquée du continent africain au Festival de Cannes 2025. Le cinéma africain, notamment francophone, entretient une relation ancienne avec Cannes. Des cinéastes de renom comme Djibril Diop Mambéty, Souleymane Cissé et Mahamat-Saleh Haroun y ont laissé une empreinte durable.
Une nouvelle génération de cinéastes africains, souvent menée par des femmes, prend aujourd’hui le relais. Rungano Nyoni, Franco-sénégalaise Mati Diop, Ramata-Toulaye Sy et Kaouther Ben Hania participent à ce renouveau. En 2024, On Becoming A Guinea Fowl de Rungano Nyoni, avec Susan Chardy dans le rôle principal, a été présenté en avant-première à Cannes.
Malgré l’importance de son industrie cinématographique, la plus développée d’Afrique, le Nigéria demeure peu représenté dans la sélection officielle du festival. Hormis quelques présences dans des sections parallèles, aucun film nigérian n’a été répertorié dans les catégories principales telles que la compétition pour la Palme d’or, Un Certain Regard ou encore Cannes Classics. Thierry Frémaux a annoncé que des vérifications seraient faites pour confirmer si L’Ombre de mon père constitue une première en Sélection officielle.
Le Nigéria aura toutefois une présence marquée au Festival de Cannes 2025 avec son pavillon national au Village international. Le ministère des Arts, de la Culture, du Tourisme et de l’Économie créative y lancera Screen Nigeria, dans le cadre de l’initiative « Destination 2030 ; le Nigeria partout », un projet ambitieux visant à créer deux millions d’emplois et générer 100 milliards de dollars pour l’économie nigériane.
Avec des titres comme My Father’s Shadow ou Mami Wata présenté au Festival de Sundance en 2023, l’industrie cinématographique nigériane montre des signes d’ouverture et de diversification. Le Festival de Cannes 2025, prévu du 13 au 24 mai, pourrait ainsi marquer un tournant historique pour le Nigéria sur la scène internationale du cinéma.
Article écrit par : Yann Kabou
Mis en ligne : 12/05/2025
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