Un potentiel étouffé par l'inaction politique : Filière coton au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Agriculture | Par Maimouna | Publié le 13/05/2025 01:05:40

Un potentiel étouffé par l'inaction politique : Filière coton au Sénégal

La filière coton au Sénégal revient dans l’actualité avec une production de 15 508 tonnes pour la campagne 2024-2025. Une amélioration par rapport aux années précédentes, certes, mais loin des 50 000 tonnes visées dans les trois prochaines années. Derrière cette apparente embellie se cache une réalité plus sombre : celle d’une filière négligée, instrumentalisée et victime de l’absence de vision stratégique de nos dirigeants successifs.

Alors que la filière coton au Sénégal était jadis un fleuron agricole, elle se retrouve aujourd’hui à la merci des aléas climatiques et d’un désengagement politique préoccupant. La variabilité pluviométrique est pointée du doigt comme facteur limitant, mais pourquoi le Sénégal n’a-t-il toujours pas mis en place un système d’irrigation adéquat pour soutenir cette culture stratégique ? C’est là que se révèle l’inaction chronique de l’État.

Le directeur général de la Sodefitex évoque la concurrence de l’arachide. Faut-il y voir une fatalité ? Non. Il s’agit d’un choix politique : aucune régulation, aucun accompagnement efficace des producteurs. Le coton n’est plus une priorité, et les producteurs sont livrés à eux-mêmes, poussés à se tourner vers l’arachide ou le maïs pour survivre. Voilà la vérité.

L’augmentation des rendements à l’hectare est saluée, mais ne nous y trompons pas : ce progrès est circonstanciel et non structurel. La filière coton au Sénégal reste tributaire d’un système agricole vétuste, sans politique de mécanisation ambitieuse ni incitations sérieuses à la transformation locale. Tant que le coton brut continuera d’être exporté sans aucune valeur ajoutée sur place, le pays restera à la traîne.

Article Similaire

Atteindre les 50 000 tonnes n’est pas une question de capacité des producteurs, mais de volonté politique. Cela exige des investissements massifs, un appui technique renforcé, une stratégie de commercialisation claire et surtout, une réforme profonde des structures de gouvernance agricole. Mais pour cela, encore faut-il que l’agriculture sénégalaise cesse d’être un simple levier de communication électorale.

La filière coton au Sénégal pourrait être un levier puissant de développement rural, de création d’emplois et de réduction de la pauvreté. Mais elle restera à l’état de mirage tant que les dirigeants n’auront pas le courage de la placer au cœur d’un projet national sérieux. Le coton sénégalais mérite mieux que les promesses non tenues et les politiques de survie.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Malick Sow.
Mis en ligne : 13/05/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top