Zarco, Reug Reug, Tapha Tine : Le MMA refuge des lutteurs sénégalais - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Sport | Par Emmanuel | Publié le 17/05/2025 11:05:11

Zarco, Reug Reug, Tapha Tine : Le MMA refuge des lutteurs sénégalais

La lutte sénégalaise et MMA ne sont plus de simples disciplines sportives aux trajectoires divergentes. Elles sont devenues le miroir brutal de deux réalités opposées : l’une en pleine décadence, l’autre en pleine ascension. Aujourd’hui, ce n’est plus une reconversion, c’est une véritable saignée.

Zarco, Reug Reug, Tapha Tine, Ada Fass… ces figures autrefois glorifiées dans les arènes de sable fuient vers les cages d’un MMA encore illégal au Sénégal, mais porteur d’espoir, de respect et surtout d’avenir. Ce glissement massif n’est pas anodin : il reflète l’abandon pur et simple d’un sport national par ceux qui devraient le protéger.

Derrière l’exode massif vers le MMA, il y a un constat froid et implacable : la lutte sénégalaise et MMA n’évoluent pas sur un pied d’égalité. Là où le MMA, même marginalisé au Sénégal, propose structure, encadrement et rigueur professionnelle, la lutte sénégalaise continue d’être gouvernée par le chaos. Combats annulés, calendrier fantôme, négociations opaques entre promoteurs… Résultat ? Des athlètes privés de compétition pendant des mois, livrés à eux-mêmes, condamnés à l’attente et à l’incertitude. Ce n’est donc pas par passion que les lutteurs se dirigent vers le MMA, mais par nécessité.

Le cas de Zarco est emblématique. L’enfant de Grand Yoff, qui faisait vibrer les foules, s’exile désormais à Abidjan pour préparer un combat au sein de l’organisation Eric Favre Nation. C’est un symbole fort : l’icône d’un sport national obligé de s’exiler pour continuer à vivre de sa passion. La lutte sénégalaise et MMA, dans cette dynamique, se regardent en chiens de faïence. Mais la faute n’est pas aux combattants : elle est aux institutions, aux décideurs, aux promoteurs qui ont transformé la lutte en cirque folklorique déconnecté des enjeux modernes.

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Et que fait l’État face à cette débâcle ? Rien. Le MMA reste en dehors du cadre légal, comme si ignorer une réalité permettait de la faire disparaître. Pendant ce temps, la lutte sénégalaise et MMA deviennent les témoins d’un choix stratégique que personne ne veut assumer : faut-il continuer à glorifier un sport qui refuse toute réforme, ou soutenir l’émergence d’une discipline mieux adaptée à l’époque ? Le statu quo tue lentement la lutte traditionnelle, pendant que le MMA attire, séduit et structure.

Le départ vers le MMA est un cri de détresse autant qu’un acte de rébellion. La lutte sénégalaise et MMA peuvent coexister, se renforcer mutuellement, mais cela nécessite un courage politique que nos dirigeants n’ont toujours pas démontré. Sinon, demain, il ne restera que des arènes vides, des souvenirs poussiéreux, et des champions expatriés. L’avenir du sport sénégalais ne peut pas reposer sur l’inaction. Il exige une réforme radicale. Et vite.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ame Diop.
Mis en ligne : 17/05/2025

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