Pikine et Keur Massar oubliés : Premier anniversaire de SunuBRT - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Coumba Sagna | Publié le 18/05/2025 05:05:50

Pikine et Keur Massar oubliés : Premier anniversaire de SunuBRT

Le 15 mai 2024, les autorités sénégalaises inauguraient avec tambours et trompettes le projet SunuBRT, présenté comme la « grande transformation de la mobilité urbaine à Dakar ». Un an plus tard, l’heure n’est plus à l’autosatisfaction mais au bilan lucide.

Derrière les chiffres bien polis, 18 millions de voyages, 89 % de satisfaction, 750 emplois se cache une autre réalité : celle d’un système inégalitaire, inaccessible à une grande partie des populations précaires.

La transformation de la mobilité urbaine à Dakar ne se résume pas à quelques bus électriques circulant sur des voies réservées. Cette transformation ne peut être célébrée pendant que des milliers de Dakarois, habitant Pikine, Rufisque ou Keur Massar, continuent de vivre l’enfer des transports bondés, des correspondances chaotiques et des tarifs hors de portée. SunuBRT, loin d’être une solution globale, devient un projet vitrine, pensé pour une élite urbaine et non pour les masses laborieuses. Où est l’égalité d’accès ? Où est l’inclusion réelle ?

En prétendant réinventer les transports publics, SunuBRT comme transformation de la mobilité urbaine à Dakar évite soigneusement le vrai débat : la désorganisation structurelle du réseau de transport, l’absence d’intermodalité efficace, et la marginalisation des « petits » acteurs du secteur informel. Les car rapides, Ndiaga Ndiaye, et taxis-clandos sont vilipendés ou ignorés, alors qu’ils transportent la majorité silencieuse. Plutôt que d’intégrer ces réalités, le système les écrase sous des projets lourds, centralisés, et peu souples.

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De plus, la communication institutionnelle martèle que SunuBRT est une solution “durable”. Pourtant, les questions environnementales ne peuvent être dissociées des dimensions sociales et économiques. La durabilité, ce n’est pas seulement rouler en bus électrique, c’est aussi garantir l’accessibilité tarifaire, la couverture territoriale équitable, et le respect des droits des travailleurs. Là encore, cette transformation de la mobilité urbaine à Dakar semble partielle, voire illusoire, si elle ne bénéficie pas aux plus vulnérables.

En définitive, si la volonté de moderniser le transport est salutaire, sa mise en œuvre ne peut se faire sans équité, sans écoute des usagers réels, sans vision décentralisée. Tant que le projet SunuBRT continuera d’ignorer les quartiers enclavés, les travailleurs informels, et les réalités sociales des banlieues, il restera un projet de vitrine. Une transformation de la mobilité urbaine à Dakar ne pourra être célébrée que lorsqu’elle répondra aux besoins de toutes les classes sociales, pas seulement à ceux des technocrates et des investisseurs.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Issa Ciss.
Mis en ligne : 18/05/2025

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