L'Ucad déclare la guerre aux étudiantes-mères : Politique cruelle de la FLSH - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Education | Par Maimouna | Publié le 19/05/2025 04:05:22

L'Ucad déclare la guerre aux étudiantes-mères : Politique cruelle de la FLSH

Dans une décision glaçante d’indifférence, la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a récemment interdit la présence de bébés et de jeunes enfants dans les amphithéâtres, laboratoires et salles de cours. Derrière des prétextes lisses de sécurité et de “bon déroulement des enseignements”, c’est une nouvelle gifle administrée aux étudiantes-mères. Une gifle sexiste, déshumanisante, et en rupture totale avec les valeurs que devrait incarner une université publique.

Car soyons clairs : cette mesure ne vise pas à “protéger les enfants”, mais bien à invisibiliser les mères. À les pousser hors des espaces de savoir, sous prétexte que leur maternité dérange. Qu’une étudiante se batte chaque jour pour concilier études et responsabilités maternelles n’émeut visiblement guère nos autorités universitaires. On préfère les punir plutôt que les soutenir.

Loin d’être anodine, cette décision institutionnalise une forme de discrimination. Que fait-on pour ces mères courageuses qui, faute de crèche ou de soutien familial, n’ont d’autre choix que de venir avec leur enfant en cours ? Rien. L’université ne propose aucune alternative. Aucune crèche, aucun accompagnement psychologique, aucun aménagement d’emploi du temps. Juste une interdiction sèche, brutale, inhumaine. Fermez les portes. Écartez celles qui dérangent.

Et on ose appeler cela une mesure “pédagogique” ? C’est une hypocrisie crasse. Ce que cette note administrative révèle, c’est le mépris structurel à l’égard des femmes, particulièrement des femmes précaires, souvent seules, souvent sans soutien, mais déterminées à s’instruire malgré tout.

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Cette décision rétrograde trahit les luttes féministes et sociales menées pour rendre l’enseignement supérieur accessible à toutes et à tous. À l’heure où des pays progressistes investissent dans des politiques de soutien aux étudiantes-parents, l’UCAD choisit l’exclusion pure et simple. Doit-on rappeler que de nombreuses étudiantes-mères abandonnent leurs études faute d’encadrement adapté ? Cette mesure ne fera qu’aggraver la fracture.

Et pendant ce temps, que fait le ministère de l’Enseignement supérieur ? Que dit la direction de l’université ? Rien. Silence complice. Refus d’agir. Refus de voir.

Renverser la logique punitive. Exiger une université inclusive, solidaire, féministe. Cela passe par la création de structures d’accueil pour les enfants, par des dispositifs de soutien pour les mères étudiantes, par des formations du personnel sur l’égalité de genre. Cela passe, surtout, par une prise de conscience politique : oui, la maternité existe sur les bancs de la fac. Et elle mérite d’être soutenue, pas bannie.

Refuser l’entrée aux enfants, c’est fermer la porte à leurs mères. C’est sacrifier l’avenir de femmes brillantes sur l’autel du conformisme académique. Nous refusons ce recul. Nous exigeons justice, humanité, et dignité.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Coumba Sarr.
Mis en ligne : 19/05/2025

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1 commentaires
Moustapha
Ñu wara déglu lool. Dafa metti, ndax jigéen bu bëgg jàng du wara jàpp ndaw bi mel ni yàqukat.
Le 2025-05-19 15:09:53

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