À l’approche de la Tabaski, fête du sacrifice et de la solidarité, des milliers de pères de famille vivent dans l’angoisse. Non parce qu’ils manquent de foi ou de dévouement envers leurs proches, mais parce que la précarité les a frappés de plein fouet.
Ils sont chômeurs, travailleurs informels, journaliers oubliés des statistiques officielles. Pour eux, cette fête devient non pas un moment de joie, mais un rappel douloureux de ce qu’ils ne peuvent plus offrir à leur famille.
Il est trop facile de juger ces hommes, de leur coller l’étiquette de faiblesse ou d’irresponsabilité. En réalité, ce sont des piliers brisés par une économie impitoyable, par l’inaction prolongée de ceux qui ont juré de protéger le peuple. Ils veulent juste offrir un repas digne, un mouton, un sourire à leurs enfants. Au lieu de cela, ils affrontent l’humiliation de l’impuissance, dans une société qui valorise l’apparence au détriment de la réalité sociale.
Le gouvernement ne peut rester figé dans les postures. Il existe des moyens concrets pour soulager ces familles : subventionner des moutons pour les plus démunis, distribuer des bons alimentaires, lancer des programmes temporaires d’emploi ou de transferts sociaux ciblés. Les caisses de l’État ne sont pas vides quand il s’agit d’organiser des galas ou de financer des campagnes. Qu’en est-il lorsqu’il s’agit de sauver la dignité de ceux qui peinent à nourrir leurs enfants ?
La Tabaski, au-delà du rituel, incarne un principe fondamental : le partage. Et dans une République qui se respecte, cela signifie que nul ne doit être écrasé sous le poids de la misère pendant que d’autres festoient sans voir la détresse qui les entoure. Ces pères n’ont pas besoin de pitié. Ils attendent un geste juste, une reconnaissance de leur rôle, même affaibli par les circonstances.
Ceux qui gouvernent doivent se rappeler que protéger les plus vulnérables n’est pas un luxe, mais une obligation morale. Redonner à ces hommes la possibilité de remplir leur rôle de chef de famille, c’est restaurer la dignité de tout un peuple. Une société ne peut prétendre à la paix sociale quand elle laisse des pères affronter la Tabaski avec honte et solitude. Agir, c’est faire vivre le véritable esprit de cette fête.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ndiaye Cheikh.
Mis en ligne : 20/05/2025
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