Le Sénégal a écrit une nouvelle page de son histoire démocratique. Un changement s’est opéré, porté par les aspirations profondes du peuple. Mais à quoi sert une alternance politique si elle ne s’accompagne pas d’une transformation morale ? Aujourd’hui, les tensions subsistent, les frustrations persistent, et les rancunes s’alimentent dans les non-dits.
Ce climat ne sert ni le peuple, ni la République. Il nous faut faire preuve de maturité collective. Il nous faut poser la balle à terre pour bâtir autre chose que des oppositions stériles.
Le pouvoir n’est pas une arme de règlement de comptes. Il est un outil de service. Le nouveau régime, s’il veut incarner une rupture réelle, ne peut gouverner en alimentant les fractures. Il doit rassurer, écouter, réconcilier. L’arrogance n’a pas sa place dans un projet panafricain. Les défis sont immenses : chômage massif, pauvreté galopante, inégalités sociales criantes. Ce sont ces urgences qui doivent être au cœur des priorités, non les querelles politiciennes.
Le Sénégal ne manque pas d’exemples de sagesse. Nos ancêtres nous ont légué la palabre, l’écoute, le dialogue. Le pays a toujours su éviter le chaos en choisissant la voix de la raison. Ce patrimoine doit être défendu avec fermeté. Et cela commence par un acte de courage : celui de tendre la main à l’opposition, aux voix dissidentes, aux exclus du système. Une gouvernance de rupture ne peut s’accommoder de l’exclusion ou de la vengeance. Il faut rompre avec les vieilles pratiques et construire une culture politique plus adulte.
Réconcilier le pays ne signifie pas oublier les erreurs du passé, mais refuser de les instrumentaliser. Il s’agit d’élever le débat, d’apaiser les douleurs par la justice, la vérité, et le respect des institutions. Ce sont des gestes concrets libérations, amnisties, dialogues inclusifs qui poseront les fondations d’un avenir commun. La paix ne jaillit pas des discours, elle prend corps dans les actes.
Ce que l’histoire retiendra, ce ne sont pas les postures ni les slogans, mais la capacité de nos dirigeants à entendre l’appel du peuple. Un peuple fatigué des tensions inutiles, avide de solutions, avide de dignité. Mettons la balle à terre, non pas comme une stratégie politique, mais comme une exigence patriotique. Pour un Sénégal uni, fort et résolument tourné vers l’avenir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ndiaye Diatta.
Mis en ligne : 21/05/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.