Jusqu’à quand tolérera-t-on ces meurtres : Féminicides au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Maimouna | Publié le 22/05/2025 11:05:12

Jusqu’à quand tolérera-t-on ces meurtres : Féminicides au Sénégal

Paradoxalement, l’endroit censé être le plus sûr le foyer devient un lieu de peur, de cris étouffés et parfois, de mort. Les féminicides au Sénégal, phénomène tragique et de plus en plus récurrent, révèlent une facette sombre de la société, où des femmes, des mères, des épouses, perdent la vie sous les coups de leurs maris.

Ce fléau, bien trop souvent banalisé et justifié sous prétexte de « conflits conjugaux », ne cesse de se multiplier, plongeant les familles dans un deuil infini.

Les faits-divers se succèdent et se ressemblent : une femme tuée à Thiès, une autre à Rufisque, étranglée, poignardée ou brûlée vive. Chaque semaine ou presque, un nouveau nom s’ajoute à la longue liste des victimes. Et si la société s’indigne momentanément sur les réseaux sociaux, l’émotion retombe bien vite. Pendant ce temps, l’impunité, le silence et les tabous continuent d’alimenter un cycle de violence devenu presque banal. Les féminicides au Sénégal sont aujourd’hui une réalité insupportable qu’il est urgent de stopper.

À l’origine de ces tragédies se trouve un système patriarcal rigide, où l’homme conserve un pouvoir quasi absolu dans le foyer. Une femme qui réclame son indépendance, qui demande le divorce ou conteste une infidélité est vite perçue comme une menace à l’autorité masculine. Ce déséquilibre structurel, renforcé par l’éducation, la religion parfois mal interprétée et une culture de la honte, laisse peu d’échappatoires aux femmes victimes.

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La justice sénégalaise peine à réagir de manière ferme et rapide. Trop de plaintes sont classées sans suite, trop de victimes sont renvoyées à la réconciliation sans suivi réel. Il faut attendre un meurtre pour que l’affaire soit prise au sérieux. Et même là, les condamnations ne sont pas toujours exemplaires. Le message envoyé est clair : la violence domestique n’est pas une priorité. Les féminicides au Sénégal continuent de révéler la défaillance de notre système judiciaire et institutionnel face à ce fléau.

Il est urgent d’éduquer les jeunes garçons autrement, de leur apprendre que l’amour ne se prouve pas par la possession, que la colère ne justifie jamais la violence. Il est impératif d’offrir aux femmes des structures d’écoute, de protection, des refuges, des lignes d’urgence fonctionnelles. Il faut aussi, et surtout, faire de la prévention une priorité nationale.

Le combat contre les féminicides ne peut pas être laissé aux seules ONG féministes. Il est de la responsabilité de chacun : parents, enseignants, chefs religieux, journalistes, politiciens. Tant que nous continuerons à détourner le regard, tant que nous tolérerons la violence comme un simple « problème conjugal », nous serons tous, à notre manière, complices.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Flobert Diop.
Mis en ligne : 22/05/2025

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