Après plusieurs semaines de calme relatif, Donald Trump ravive les tensions commerciales mondiales. Selon lui, les négociations avec l’Union européenne stagnent et il menace d’imposer des taxes dépassant les 50 % sur les produits européens importés aux États-Unis dès le 1er juin. Le président américain vise également les fabricants de smartphones, en particulier Apple, qu’il avertit d’une surtaxe de 25 % si la firme ne relocalise pas la production de ses iPhones sur le sol américain.
Ces dernières semaines, Apple a tenté de contourner les droits de douane appliqués aux produits importés de Chine en déplaçant une partie de la fabrication de ses iPhones vers l’Inde. Une stratégie qui déplaît fortement à Donald Trump : « Si les iPhones vendus aux États-Unis ne sont pas produits sur le territoire américain, Apple devra s’acquitter d’au moins 25 % de droits de douane sur ses téléphones », a-t-il déclaré.
Mais relocaliser la production d’iPhones aux États-Unis est-il réalisable à court terme ? Thomas Grjebine, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), répond par la négative.
« Produire les iPhones aux États-Unis ne peut pas se faire du jour au lendemain », explique-t-il. « Il faudrait reconstruire toute la chaîne de production. Actuellement, 80 % des iPhones sont fabriqués en Chine. Imaginer une relocalisation complète dans un délai de deux à trois ans semble irréaliste. Il est nécessaire de trouver des sous-traitants compétents et des industriels capables de produire sur place ces composants très sophistiqués, comme les puces électroniques. »
Un analyste du courtier Wedbush estime que ce rapatriement de production pourrait prendre entre cinq et dix ans, avec pour conséquence une hausse significative du prix de l’iPhone, qui pourrait atteindre environ 3 500 dollars.
Début mai, lors de la présentation des derniers résultats financiers d’Apple, Tim Cook, le PDG, avait indiqué s’attendre à ce que « la majorité des iPhones vendus aux États-Unis » au cours du trimestre soient produits en Inde. Cette démarche vise à éviter les lourds droits de douane de 145 % imposés aux produits chinois, alors que la Chine reste historiquement le centre de production des célèbres smartphones.
Le principal concurrent d’Apple, Samsung, fait face à une situation similaire. La plupart de ses smartphones sont fabriqués au Vietnam, en Chine et en Inde. Ensemble, Apple et Samsung représentent environ 80 % des ventes de téléphones aux États-Unis. Les acteurs plus modestes du marché, tels que Google, Xiaomi ou Motorola, produisent également la majorité de leurs appareils à l’étranger.
Par ailleurs, Tata Electronics, filiale du conglomérat industriel indien Tata, a lancé cette semaine l’assemblage des iPhone 16 à Hosur, dans le sud de l’Inde. De son côté, Foxconn prépare l’ouverture prochaine d’un nouveau site à Devanahalli, également dans le sud du pays, qui devrait créer environ 30 000 emplois, selon le quotidien Times of India.
Article écrit par : Amadou Baldé.
Mis en ligne : 24/05/2025
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