Lundi 26 mai, au moins 52 Palestiniens ont perdu la vie sous les bombardements israéliens à Gaza, selon la Défense civile palestinienne. Parmi eux, 33 personnes sont mortes dans une école de Gaza-ville, qui servait d’abri pour des déplacés.
L’armée israélienne affirme avoir ciblé dans ce lieu des « terroristes de premier plan ». Ces frappes meurtrières, notamment à l’école Fahmi AlJarjaoui, surviennent alors qu’Israël accentue son offensive dans un territoire déjà ravagé et plongé dans une grave crise humanitaire.
Dans la matinée, des images de l’AFP montraient des habitants inspectant les dégâts dans la cour de l’établissement, où de nombreuses tentes ont été détruites. L’armée israélienne a justifié son attaque en affirmant que cette zone, auparavant une école, abritait un centre de commandement et de contrôle du Hamas, organisation qu’elle accuse régulièrement d’opérer depuis des écoles et hôpitaux — accusations toujours démenties par le mouvement islamiste.
Par ailleurs, la Défense civile a rapporté la mort de 19 personnes dans un bombardement israélien sur une maison à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza. L’armée israélienne a aussi indiqué avoir intercepté un missile tiré depuis le sud de Gaza, tandis que deux autres sont tombés dans la bande elle-même.
Depuis la reprise de son offensive mi-mars, rompant une trêve de deux mois, Israël vise à anéantir le Hamas, qu’il tient responsable de l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023 sur son territoire, et à libérer les derniers otages détenus à Gaza.
Les habitants de Gaza subissent de plein fouet une crise humanitaire aiguë, confrontés à des pénuries dramatiques de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments, après plus de deux mois de quasi-blocage total de l’aide humanitaire par Israël, partiellement levé seulement la semaine dernière. Selon les ONG, l’aide autorisée reste largement insuffisante face à l’ampleur des besoins.
Cette escalade militaire, conjuguée à la catastrophe humanitaire, suscite une vague d’indignation internationale grandissante, y compris parmi les alliés traditionnels d’Israël. L’Union européenne a annoncé la semaine dernière un réexamen de son accord d’association avec Tel-Aviv.
Le bilan du 7 octobre fait état de 1 218 morts côté israélien, majoritairement des civils, et de 57 otages toujours retenus dans Gaza, dont au moins 34 seraient décédés selon les autorités israéliennes. Du côté palestinien, plus de 53 900 morts, en grande majorité des civils, sont recensés dans la campagne de représailles israéliennes, selon le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas, chiffres jugés fiables par l’ONU.
Dans ce contexte dramatique, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), récemment créée avec le soutien des États-Unis pour distribuer de l’aide alimentaire, connaît déjà une crise majeure. Son directeur exécutif, Jake Wood, a annoncé sa démission « avec effet immédiat », expliquant qu’il lui était impossible de mener à bien la mission tout en respectant « les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance ».
Basée à Genève, cette organisation avait annoncé le 14 mai son ambition de fournir près de 300 millions de repas en 90 jours dans le territoire palestinien dévasté et affamé, un plan aujourd’hui fragilisé par ces difficultés internes.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 26/05/2025
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