À quoi joue le président Diomaye Faye ? À peine installé au pouvoir, voilà qu’il foule aux pieds les principes qui ont nourri l’espoir de millions de Sénégalais en s’affichant bras dessus bras dessous avec Umaro Sissoco Embaló, président illégitime de la Guinée-Bissau. Oui, illégitime. Car Embaló, tout comme Macky Sall en son temps, piétine ouvertement sa Constitution pour s’accrocher au pouvoir.
Mais contrairement à Macky, contraint de battre en retraite face à la mobilisation populaire, Embaló persiste dans l’abus, dans le déni, dans l’arrogance.
Et Diomaye, au lieu de marquer une rupture ferme avec les despotes de la région, choisit d’aller parader avec lui dans les rues de Bissau. Une provocation pour le peuple bissau-guinéen, une gifle pour tous ceux qui luttent contre les régimes autoritaires en Afrique de l’Ouest. Pire, une claque symbolique pour les Sénégalais qui se sont levés contre le coup de force avorté du 3 février dernier, lorsque Macky Sall tentait de confisquer le calendrier républicain.
À quoi bon parler de souveraineté populaire si c’est pour légitimer un dictateur voisin au nom de la diplomatie ? À quoi bon proclamer la refondation si c’est pour suivre les pas de ceux qu’on dénonçait hier ? Pendant que le pays croule sous les urgences sociales, économiques et institutionnelles, notre président préfère offrir une visite d’État à un chef de clan régional, soupçonné de toutes les dérives mafieuses, plutôt que de se concentrer sur les priorités du peuple.
Ce n’est pas un simple déplacement : c’est un signal. Et il est désastreux. Diomaye, que faites-vous à saluer l’un des visages les plus détestés d’Afrique de l’Ouest ? Comment osez-vous penser que le peuple sénégalais acceptera que vous dérouliez le tapis rouge à un faussaire du droit et de la démocratie ? Est-ce cela, le renouveau ?
Ce genre de fréquentations douteuses vous tirent vers le bas, et compromettent déjà les maigres acquis de votre début de mandat. Après Embaló, à qui le tour ? Serrerez-vous demain la main des spoliateurs nationaux, des bourreaux d’hier recyclés dans le « dialogue » ?
Vous ne pouvez pas prétendre construire une rupture tout en vous vautrant dans la compromission. Il est encore temps de freiner avant qu’il ne soit trop tard. L’histoire est là, et elle regarde. Choisissez le bon camp, ou assumez de finir dans la longue liste des espoirs trahis.
Article opinion écrit par le créature de contenu : Babacar Gueye.
Mis en ligne : 29/05/2025
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