Menace djihadiste en Syrie : L’illusion d’une victoire contre Daech - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Maimouna | Publié le 01/06/2025 03:06:50

Menace djihadiste en Syrie : L’illusion d’une victoire contre Daech

Le retour de l’État islamique sur le devant de la scène syrienne, à travers une attaque meurtrière dans la province de Sweida, sonne comme une alarme que nul ne peut se permettre d’ignorer. L’organisation terroriste a revendiqué, ce jeudi 29 mai, sa première offensive contre les nouvelles forces gouvernementales syriennes depuis la chute de Bachar al-Assad. Une attaque qui démontre, de manière brutale, que la menace djihadiste persistante continue de hanter les décombres de la Syrie.

Alors que le peuple syrien tente de se reconstruire après des années de guerre civile et de répression, la menace djihadiste persistante remet en cause les frêles espoirs de paix. Il ne s’agit pas ici d’un simple incident isolé. Non, c’est un acte politique, une déclaration de guerre contre une transition déjà fragile. L’EI ne revient pas par nostalgie, mais parce que le terrain lui reste favorable : désert institutionnel, incertitude militaire, faiblesse des alliances internationales.

Refuser de nommer le danger, c’est trahir la mémoire des victimes. Depuis 2019, le monde occidental s’est cru débarrassé de Daech. Pourtant, la menace djihadiste persistante n’a jamais cessé de couver, en embuscade, dans les zones grises de la Syrie. Aujourd’hui, elle frappe à nouveau, exploitant les brèches d’un pouvoir en gestation.

Face à cela, il faut être clair : il n’y a pas de stabilité sans sécurité. Et il n’y aura pas de sécurité sans une politique de tolérance zéro envers les cellules dormantes de l’EI. Les nouvelles autorités syriennes, si elles veulent gagner la confiance du peuple, doivent faire de la lutte contre la menace djihadiste persistante une priorité absolue. Damas ne peut se contenter de démanteler une cellule de temps à autre ou d’enregistrer quelques arrestations symboliques. Il faut un plan national de déradicalisation, de sécurisation du territoire et de coopération régionale. Car l’EI n’est pas seulement un ennemi militaire : c’est un virus idéologique.

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La communauté internationale, quant à elle, a trop longtemps joué aux équilibristes sur le dos du peuple syrien. Elle doit maintenant s’engager, sans ambiguïté, aux côtés du gouvernement intérimaire. Il est de son devoir d’empêcher que la menace djihadiste persistante ne profite de son silence pour se réorganiser. Les États-Unis, qui ont réclamé l’appui du président Ahmad al-Chareh, doivent aller plus loin que les injonctions diplomatiques : ils doivent aider à bâtir une sécurité durable, inclusive et souveraine.

En Syrie, le pire n’est jamais tout à fait passé. Mais il peut encore être évité. Si et seulement si l’on admet que la menace djihadiste persistante n’est pas un épiphénomène mais un enjeu existentiel. Lutter contre elle ne doit pas être un réflexe ponctuel, mais une stratégie d’État, un projet commun, une promesse de liberté.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Samba Ndiaye.
Mis en ligne : 01/06/2025

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