L’éducation des filles ne peut plus rester un simple chapitre annexe dans les discours institutionnels. Elle doit être un front prioritaire, un terrain de combat quotidien pour notre société. La rencontre entre le ministère de l’Éducation nationale et la Première Dame Marie Khone Faye est une étape salutaire, mais elle doit déboucher sur des actes tangibles, visibles, durables.
Car pendant qu’on se réunit, des milliers de jeunes filles voient leurs rêves étouffés par des mariages précoces, des violences sexistes ou des barrières économiques insurmontables.
La réalité que vivent nos filles dans les zones rurales et les quartiers populaires est implacable : classes sans toilettes, manuels inexistants, enseignants absents, ou simplement des familles forcées de choisir entre nourrir leurs enfants et les envoyer à l’école. Dans ces conditions, parler d’équité éducative relève presque de la provocation. Les chiffres ne mentent pas : les écarts persistent, les abandons s’enchaînent, et l’État peine encore à garantir l’égalité d’accès à une éducation de qualité.
Ce n’est pas une faveur qu’on fait aux filles en leur offrant un droit fondamental. C’est une dette morale, une obligation politique. L’éducation de la jeune fille est un levier de transformation radicale de nos sociétés. Une fille instruite, c’est une génération entière qui avance. Ce combat n’a rien de secondaire. Il est au cœur même de notre avenir collectif. Il faut donc que les budgets suivent, que les politiques soient fermes, et que les mécanismes de redevabilité soient renforcés.
Les initiatives telles que la plateforme des Ambassadrices de l’Éducation de la Jeune Fille sont à saluer. Elles donnent de la voix, du courage et de l’élan aux jeunes filles souvent reléguées au second plan. Mais ces efforts doivent s’inscrire dans une stratégie de transformation systémique, et non dans une série d’actions symboliques sans continuité. Il ne suffit pas de sensibiliser ; il faut protéger, accompagner, et garantir la réussite.
Ceux qui occupent des positions de pouvoir n’ont plus le droit d’attendre. L’éducation des filles est un impératif. Il faut agir avec audace, avec rigueur, avec cohérence. Pour que chaque fille sénégalaise, où qu’elle soit, ait les mêmes chances que son frère de rêver, d’apprendre, de bâtir sa vie – non par exception, mais par droit.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Paul Diop.
Mis en ligne : 01/06/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.