Les premières estimations issues des sondages de sortie des urnes placent largement en tête Lee Jae-myung, candidat du Parti démocrate (centre-gauche), lors de l’élection présidentielle en Corée du Sud, organisée ce mardi 3 juin. Selon les projections des trois principales chaînes nationales, Lee obtiendrait 51,7 % des suffrages, contre 39,3 % pour son principal adversaire, Kim Moon-soo, représentant du Parti du pouvoir du peuple (PPP, droite). Ces résultats préliminaires restent à valider par la Commission électorale nationale.
Ce scrutin revêt un caractère exceptionnel dans un climat d’incertitude politique. Depuis six mois, la Corée du Sud est privée de président à la suite de la chute de Yoon Suk-yeol. L’ancien chef de l’État avait suscité l’indignation en tentant d’imposer la loi martiale et de suspendre l’activité parlementaire, majoritairement tenue par l’opposition. Cet acte controversé avait marqué le point de départ d’une crise politique profonde.
La tentative de coup de force orchestrée par Yoon en décembre avait rapidement échoué grâce à la résistance de députés opposants, qui ont voté une motion contre lui. Ce geste institutionnel fort avait déclenché une vague de manifestations à l’échelle nationale, menant à l’arrestation et à la destitution du président. Depuis, le pays a connu une succession instable de présidents intérimaires, sur fond de tensions judiciaires et de défiance populaire.
Dans ce contexte tendu, le vainqueur de l’élection présidentielle en Corée du Sud prendra immédiatement ses fonctions, dès la confirmation officielle des résultats prévue pour le 4 juin au matin. Lee Jae-myung, ancien ouvrier devenu figure politique emblématique, devra relever plusieurs défis stratégiques. Sa capacité à rassurer et à rassembler sera scrutée dès les premiers jours de sa prise de fonction.
En plus de restaurer la stabilité institutionnelle, le nouveau président devra naviguer entre les intérêts de Pékin et de Washington, tout en répondant aux enjeux nationaux. Parmi les priorités figurent la menace sécuritaire persistante de la Corée du Nord, la chute dramatique du taux de natalité, et une inflation galopante qui affecte les ménages. L’élection présidentielle en Corée du Sud marque donc un tournant décisif dans l’histoire récente du pays.
Article écrit par : Badara Tall.
Mis en ligne : 03/06/2025
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