Un suspect passe aux aveux : Meurtre d’Hichem Miraoui - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Maimouna | Publié le 05/06/2025 07:06:30

Un suspect passe aux aveux : Meurtre d’Hichem Miraoui

Dans l’affaire du meurtre d’Hichem Miraoui, Christophe B., un Français de 53 ans, a été présenté ce jeudi à un magistrat antiterroriste en vue d’une mise en examen. Il a « reconnu » les faits en garde à vue, tout en contestant « toute motivation raciste », selon le Parquet national antiterroriste (Pnat).

Suspecté d’avoir tué Hichem Miraoui samedi soir à Puget-sur-Argens, dans le Var, Christophe B. a été entendu pendant quatre jours avant que le dossier ne soit transféré du parquet de Draguignan au Pnat. Ce dernier a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour assassinat à caractère terroriste et tentative d’assassinat, avec des circonstances aggravantes liées à la race, l’ethnie ou la religion.

« Dans le cadre de sa garde à vue, si Christophe B. reconnaît la matérialité des faits, il conteste toute motivation raciste à ses actes, ainsi que toute intention terroriste », a précisé le Pnat dans un communiqué.

Le meurtre d’Hichem Miraoui s’est produit samedi vers 22 h. Le suspect aurait ouvert le feu à plusieurs reprises depuis son véhicule, visant d’abord son voisin, Hichem Miraoui, de nationalité tunisienne, avant de tirer sur l’appartement d’un autre voisin et de blesser un homme né en 1990 en Turquie. Christophe B. a ensuite pris la fuite, avant d’être interpellé quelques heures plus tard par le GIGN.

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Selon le Pnat, Christophe B. avait diffusé sur Facebook, peu avant les faits, des vidéos au ton radical. Dans l’une d’elles, il lançait : « Réveillez-vous, allez les chercher là où ils sont », tout en affirmant faire « allégeance au bleu blanc rouge » et vouloir dire « stop aux islamiques ».

Il a poursuivi ses publications après les tirs, partageant au total quatre vidéos dans lesquelles il affirmait que l’État était « incapable de nous protéger » et revendiquait avoir « dégommé les 2-3 merdes qui étaient près de chez [lui] ». Le parquet précise qu’un examen psychiatrique a conclu à l’absence de pathologie mentale.

Le meurtre d’Hichem Miraoui est désormais la première affaire de ce type à être prise en charge par le Pnat en lien avec l’ultradroite. Jusqu’ici, ce parquet spécialisé ne traitait de terrorisme que lorsqu’il s’agissait de groupes déjà identifiés comme tels, notamment dans les affaires de djihadisme. Ici, c’est la personnalité du suspect, la nature violente et préméditée de l’acte, ainsi que sa volonté de « troubler l’ordre public par la terreur » qui ont justifié la saisine.

Des éléments de l’enquête révèlent aussi que Christophe B. avait déjà posté en ligne de nombreuses publications à caractère haineux, visant l’islam, les étrangers, le terrorisme, l’ultradroite et les institutions françaises.

Une marche blanche en mémoire d’Hichem Miraoui est prévue ce dimanche à 15 h à Puget-sur-Argens, à l’initiative de ses proches.

Le climat de tension est palpable. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les actes antimusulmans ont augmenté de 72 % au premier trimestre 2025, avec 79 cas recensés. Le meurtre d’Hichem Miraoui a ravivé les inquiétudes quant à la stigmatisation croissante de la communauté musulmane en France.

Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 05/06/2025

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