Diomaye Faye déçoit encore : Quand la politique remplace la vision - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Maimouna | Publié le 06/06/2025 01:06:50

Diomaye Faye déçoit encore : Quand la politique remplace la vision

Lors du Conseil des ministres du 4 juin 2025, le président Bassirou Diomaye Faye a procédé à plusieurs nominations à la tête de secteurs stratégiques comme les transports, l’énergie et la sécurité. Parmi les décisions les plus marquantes : la mise à l’écart de Thierno Birahim Aw, ancien directeur du CETUD, remplacé par Gora Sarr.

En apparence, ces nominations pourraient être perçues comme un remaniement technique. Mais à y regarder de plus près, elles révèlent une politique hasardeuse, guidée par une logique de façade plutôt qu’une vision solide. Et c’est précisément ce que nous dénonçons ici : le choix de la symbolique creuse au détriment de l’expérience.

Thierno Birahim Aw n’est pas un bureaucrate ordinaire. Il est l’un des cerveaux derrière la mise en œuvre du TER et du BRT, deux projets majeurs qui ont changé le visage du transport urbain au Sénégal. Son départ brutal, sans explication publique convaincante, pose question. Surtout quand il est remplacé par un profil certes compétent sur le papier, mais sans le même vécu ni la même maîtrise des enjeux spécifiques.

En remplaçant Aw, Diomaye envoie un message dangereux : l’expérience n’est plus un critère déterminant dans les choix stratégiques de l’État. Le poste de directeur du CETUD ne se limite pas à une fonction technique ; il exige une connaissance fine des réalités sociales, économiques et géographiques du pays. L’éviction d’Aw traduit un manque de reconnaissance pour ceux qui ont prouvé par leurs résultats leur attachement à l’intérêt général.

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Des résultats concrets évincés : Le TER et le BRT ne sont pas des slogans, mais des infrastructures palpables, utilisées quotidiennement par des centaines de milliers de Sénégalais. Aw a prouvé qu’il savait faire. Pourquoi le sanctionner ?

Une vision absente chez le Président : Diomaye semble se contenter de lire des discours sans incarner une vraie direction politique. Gouverner, ce n’est pas simplement signer des décrets de nomination.

Danger d’une gouvernance technocratique déconnectée : Remplacer des acteurs de terrain expérimentés par des consultants théoriques éloigne l’administration des réalités vécues.

La banalisation de l’instabilité administrative : Changer pour changer crée un climat d’incertitude. L’administration ne peut être une salle d’essai pour débutants politiques.

Des pays comme le Rwanda ou le Maroc, qui ont misé sur la continuité et l’expérience dans des domaines techniques, en récoltent les fruits. Au Rwanda, l’ingénieur Claver Gatete a dirigé plusieurs chantiers d’envergure avec des résultats impressionnants, grâce à une stabilité administrative soutenue par une vision présidentielle affirmée. À l’inverse, les remaniements intempestifs au Sénégal créent une culture du court-termisme.

Lorsque Emmanuel Macron a décidé de prolonger Jean-Baptiste Djebbari au ministère des Transports, c’était en reconnaissance d’un travail sérieux. Au Sénégal, on fait l’inverse : on met à la porte ceux qui ont prouvé leur compétence, sans explication, et sans projet alternatif visible. Pourquoi ?

En remerciant Thierno Birahim Aw sans justification claire, le président Diomaye Faye affaiblit la crédibilité de son action publique. Il trahit aussi une absence de vision, laissant penser que son rôle se limite à endosser des décisions qu’on lui prépare. Ce n’est pas ce que les Sénégalais attendent d’un chef d’État, Diomaye Faye. Si gouverner se résume à signer des papiers sans comprendre les enjeux, alors oui, il est peut-être temps de poser une question sérieuse : ce président est-il à la hauteur de sa fonction ? S’il ne se ressaisit pas rapidement, la seule issue honnête serait qu’il démissionne par respect pour les institutions et pour ce peuple qui mérite mieux.

Citoyens, ne restons pas silencieux face à ce sabotage de la compétence. Exigeons de nos dirigeants qu’ils valorisent ceux qui travaillent, ceux qui bâtissent. Le Sénégal ne peut pas se permettre de gaspiller l’expérience de ses meilleurs cadres au gré d’une politique de casting présidentiel hasardeux.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye Kevin.
Mis en ligne : 06/06/2025

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