Les autorités américaines ont annoncé mercredi une mesure controversée : à partir de lundi, l’accès au territoire des États-Unis sera temporairement interdit aux ressortissants de douze pays, principalement pour des raisons de sécurité et de coopération jugée insuffisante dans la gestion des flux migratoires. Sept nations africaines figurent parmi les concernés.
Parmi elles, le Tchad. Pour le politologue Yamingué Betinbaye, interrogé par Tchadinfos, cette décision s’explique par la position géostratégique délicate du pays, encerclé par des zones de conflits tels que la Libye et le Soudan, terrains fertiles pour les groupes terroristes.
En réaction, le président tchadien Mahamat Idriss Déby a décidé de suspendre l’octroi de visas aux citoyens américains. Une réponse jugée « ferme et symbolique » par Tchad Vision, qui y voit une volonté d’affirmer la souveraineté du pays malgré des ressources limitées.
Autre pays africain touché : la République du Congo. Une inclusion qui étonne jusque dans les médias locaux. Les Echos du Congo-Brazzaville parlent d’une « décision rocambolesque », pointant un éventuel malentendu ou des erreurs d’appréciation de l’administration américaine. Le site rappelle que la population congolaise est majoritairement chrétienne, et que la minorité musulmane est loin de toute radicalisation.
Face à la stupeur générale, le gouvernement congolais a préféré temporiser, évoquant un quiproquo qui pourrait être levé par voie diplomatique.
À l’occasion de l’Aïd el-Kébir, appelée Tabaski en Afrique de l’Ouest, la fête prend une tournure singulière cette année. Afrik.com rapporte que, faute de moyens, de nombreuses familles sénégalaises ne peuvent plus se permettre l’achat d’un mouton, devenu un luxe. Les prix varient entre 150 000 et 350 000 francs CFA, bien au-dessus du salaire moyen national.
La situation est similaire au Mali. Selon Maliweb, les coûts jugés « excessifs » des ovins s’inscrivent dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, de chômage persistant, et de flambée des prix des produits de base, estimée entre 30 % et 50 % depuis janvier. Des familles choisissent de se regrouper pour acheter un animal ou optent pour des alternatives moins coûteuses, comme les chèvres. Un exemple de solidarité et de résilience, selon plusieurs témoignages.
Le Maroc, de son côté, connaît également un Aïd inhabituel. Comme le rapporte Le Matin, les autorités ont invité la population à ne pas procéder au sacrifice rituel cette année afin de préserver un cheptel fragilisé par plusieurs saisons de sécheresse, et d’alléger la charge financière des ménages.
Malgré cet appel, les boucheries connaissent une forte affluence. Toutefois, les prix de la viande suscitent la grogne. Une députée de la fédération de gauche démocratique accuse certains acteurs du secteur de manipuler l’offre pour faire grimper les prix, dans un contexte où les contrôles de l’État sont jugés insuffisants.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 06/06/2025
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