Le récent passage d’Hamidou Thiaw dans l’émission Jury du dimanche n’a fait que confirmer une vérité que beaucoup refusent encore de regarder en face : le gouvernement actuel du Sénégal est dirigé par des amateurs, choisis non pas pour leur compétence, mais pour leur proximité idéologique.
Promis comme un souffle nouveau lors de l’élection de 2024, ce pouvoir s’est transformé en une décevante continuité d’improvisation, de gestion clanique et de manque de résultats tangibles.
Le contexte post-électoral avait pourtant tout pour réussir. Un peuple mobilisé, un espoir immense et une promesse de rupture radicale avec les pratiques anciennes. Mais après quelques mois de gouvernance, le constat est amer : les mêmes erreurs se répètent, souvent en pire. Le chômage des jeunes continue de grimper, les bourses étudiantes sont en retard, et la campagne agricole 2024-2025 a viré au désastre. Et pendant ce temps, les membres du gouvernement semblent découvrir le pays en même temps que leurs fonctions.
Quand Thiaw parle de gouvernement « amateur et inefficace », il ne s’agit pas d’une opinion gratuite. Les faits parlent d’eux-mêmes : à la tête de ministères cruciaux, on retrouve des profils sans expérience sectorielle, catapultés là pour avoir milité aux côtés du président ou pour leur loyauté aveugle. Résultat ? Une gestion sans cap, des décisions déconnectées du quotidien des Sénégalais et une absence totale de pression pour atteindre des résultats concrets. Ce n’est plus de l’approximation, c’est de la négligence.
Regardons les chiffres : selon les données de la Banque mondiale, le taux de chômage des jeunes dépasse les 20 %, et l’informalité explose. Les motos-taxis Jakarta, devenues la dernière roue de secours pour une génération sacrifiée, ne sont pas une politique de l’emploi ! L’agriculture, secteur vital, est sous-financée et désorganisée. Les aides sociales sont promises puis oubliées. Et que fait le gouvernement ? Il communique. Il parade. Il cherche des boucs émissaires.
Prenons l’exemple du Rwanda. Là-bas, la nomination des ministres repose sur une logique de compétence, avec des profils triés sur le volet, parfois formés dans les meilleures universités du monde. La vision est claire, les résultats sont mesurés, et la redevabilité est réelle. Ici ? C’est l’inverse : des copains, des cousins, des militants recyclés en ministres, sans aucune pression de performance. Un cocktail explosif.
Il est temps de dire stop à cette mascarade ! Le Sénégal n’a pas besoin d’amateurs en apprentissage mais de techniciens aguerris, capables de transformer les promesses en actions concrètes. Il faut rompre avec cette gouvernance partisane et construire un État basé sur la compétence, la transparence et l’efficacité. Le patriotisme ne se mesure pas aux slogans mais aux résultats !
Ce gouvernement a montré ses limites. Il n’est plus temps d’attendre. Le peuple doit exiger des comptes, réclamer un audit des politiques publiques et refuser que notre avenir soit hypothéqué par l’incompétence.
Assez de complaisance ! Le Sénégal mérite mieux.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Yakhya Diop.
Mis en ligne : 09/06/2025
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