Alors que le Proche-Orient s’embrase une fois de plus, la Russie, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a mis en garde les États-Unis contre toute « assistance militaire directe à Israël ». Moscou, qui affirme vouloir éviter une « déstabilisation radicale » de la région, joue soudainement les pacificateurs. Cette sortie est d’une hypocrisie flagrante et relève d’un cynisme géopolitique insupportable.
La Russie, depuis plusieurs années, est l’un des principaux acteurs militaires engagés dans le conflit syrien, soutenant le régime de Bachar el-Assad à coups de bombardements massifs, y compris sur des zones civiles. Elle a également mené des interventions militaires en Libye, au Mali (via Wagner), et bien sûr en Ukraine, où elle est l’agresseur principal dans un conflit sanglant.
Alors comment un État qui mène autant de guerres par procuration ou directes peut-il se permettre de sermonner les autres puissances, sous prétexte de « préserver la stabilité régionale » ? La Russie ne cherche pas la paix : elle défend ses intérêts, ses alliances, et ses zones d’influence, et utilise la rhétorique diplomatique comme un instrument de manipulation.
En réalité, la Russie profite du chaos. En se positionnant comme arbitre des conflits, elle tente de redorer son image à l’international. Mais c’est un masque : Moscou joue un double jeu permanent. D’un côté, elle s’érige en voix raisonnable ; de l’autre, elle alimente les conflits en armant, finançant ou soutenant militairement des régimes autoritaires.
Dans le cas du Proche-Orient, la Russie soutient des ennemis déclarés d’Israël comme l’Iran ou le Hezbollah, tout en prétendant vouloir éviter une escalade. Ce discours de façade n’est donc qu’une manœuvre pour discréditer les États-Unis, non par souci de paix, mais pour renforcer sa propre position dans la région.
La situation n’est pas sans rappeler le double standard que d’autres puissances ont déjà pratiqué : les États-Unis eux-mêmes ont souvent été accusés de faire la guerre tout en parlant de paix. Mais là où Washington assume souvent ses choix à tort ou à raison, la Russie, elle, tente de travestir ses interventions en actes de légitime défense ou d’aide humanitaire, ce qui ne trompe personne.
Nous devons dénoncer sans ambiguïté cette posture de « faux sage » qu’adopte la Russie. Il ne suffit pas de critiquer les États-Unis (qui, eux aussi, ont leur part de responsabilités) pour apparaître comme moralement supérieur. L’hypocrisie ne saurait être un fondement de la diplomatie internationale.
Ses avertissements sonnent faux dès lors qu’ils viennent d’un pays aux mains tachées de sang, en Ukraine, en Syrie, et ailleurs. L’indignation sélective est un poison diplomatique ; cessons d’y accorder du crédit.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mamadou Bocoum.
Mis en ligne : 18/06/2025
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