À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés 2025, un chiffre glaçant vient rappeler l’ampleur du drame humanitaire mondial : 120 millions de personnes déplacées ou réfugiées, soit l’équivalent de la population japonaise. Si les Nations Unies et les ONG tirent la sonnette d’alarme, force est de constater que les États et les groupes armés, principaux artisans de ces drames, fuient leur responsabilité. Cette tragédie contemporaine est alimentée par leur inaction, leur cynisme et leur absence de volonté politique.
Depuis deux décennies, les déplacements forcés de populations ont explosé. Les causes sont bien connues : conflits armés, crises climatiques, insécurité alimentaire, répression politique. Mais derrière ces catégories impersonnelles se cachent des décisions humaines, des ambitions destructrices et un mépris total pour les populations civiles. Et pendant que les États délaissent l’aide humanitaire, les groupes armés aggravent le chaos en semant terreur et désolation.
Le directeur des financements institutionnels de Handicap International, Jérôme Bobin, dresse un constat amer : les financements humanitaires fondent comme neige au soleil. Après une baisse de 10 % en 2024, les perspectives pour 2025 et 2026 sont encore plus sombres. Les États-Unis, premier contributeur mondial, se désengagent brutalement, entraînant une réaction en chaîne en Europe. L’aide humanitaire devient ainsi la variable d’ajustement des budgets, sacrifiée au nom des priorités nationales. Cette logique court-termiste est scandaleuse. Comment justifier que les États se détournent des millions de vies brisées, tout en continuant à vendre des armes et à soutenir des régimes oppressifs ?
Les conflits armés sont une cause directe des déplacements. En Amérique latine, la violence des cartels pousse des familles entières à fuir vers le Nord. Au Moyen-Orient, l’occupation prolongée des territoires palestiniens, les guerres en Syrie et au Yémen ont jeté des millions de personnes sur les routes de l’exil. En Afrique, les affrontements au Soudan, en RDC ou encore au Sahel continuent de ravager des régions entières. Partout, les civils paient le prix fort.
Les groupes armés ne sont pas seuls à blâmer. L’inaction des États, qui ferment les yeux ou exploitent les conflits à des fins géopolitiques, est tout aussi condamnable. Et comme si cela ne suffisait pas, la crise climatique également nourrie par l’inaction étatique ajoute à la détresse. Inondations, sécheresses, désertification poussent les populations rurales à l’exode. Le cas du Sahel en est un exemple dramatique : populations déplacées, tensions ethniques, extrémisme armé. Un cercle vicieux que les dirigeants refusent de briser.
L’Europe a connu, avec la guerre en Ukraine, un afflux massif de réfugiés. La réaction a été rapide et coordonnée : ouverture des frontières, aide humanitaire renforcée. Pourquoi cette solidarité ne s’applique-t-elle pas aux réfugiés syriens, soudanais ou guatémaltèques ? Cette hypocrisie révèle un traitement inégal de la souffrance humaine. La dignité d’un réfugié ne devrait pas dépendre de sa nationalité ou de sa couleur de peau.
La crise des réfugiés n’est pas une fatalité, mais la conséquence directe de choix politiques et militaires irresponsables. Le désengagement des États, combiné à la brutalité des groupes armés, alimente une catastrophe humaine sans précédent. Ce silence complice ne peut être toléré. Les responsables doivent être désignés, interpellés et tenus comptables de leurs actes.
Assez d’indifférence. Exigeons des États qu’ils prennent leurs responsabilités. Refusons la logique des coupes budgétaires sur l’humanitaire. Soutenons les réfugiés et les déplacés, non pas avec de belles déclarations, mais avec des engagements concrets. Car derrière chaque chiffre, il y a une vie, une famille, une dignité à préserver.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Malick Mbengue.
Mis en ligne : 20/06/2025
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