Alors que la guerre Israël-Iran entre dans son septième jour, la Maison Blanche a annoncé, ce jeudi 19 juin, que le président Donald Trump rendra sa décision « dans les deux prochaines semaines » quant à une possible implication militaire des États-Unis.
Ce positionnement survient dans un climat géopolitique tendu, où Washington hésite entre soutien militaire à son allié israélien et relance d’un dialogue diplomatique avec Téhéran.
« Compte tenu du fait qu’il y a une possibilité substantielle de négociations avec l’Iran dans un futur proche, je prendrai ma décision sur le fait d’y aller ou non au cours des deux prochaines semaines », a déclaré Donald Trump, selon sa porte-parole Karoline Leavitt.
Si Trump est connu pour fixer des délais sans toujours les respecter — comme lors de sa tentative avortée de médiation dans la guerre en Ukraine —, la Maison Blanche insiste cette fois sur le caractère critique de la situation. « S’il y a une chance pour la diplomatie, le président la saisira. Mais il n’a pas peur non plus d’avoir recours à la force », a souligné Leavitt. Elle a mis en garde contre l’urgence nucléaire : « L’Iran a déjà les capacités techniques pour produire une arme nucléaire. Il ne leur manque que la décision politique. Une fois prise, il leur faudrait à peine quinze jours. »
Dans le cadre de cette guerre Israël-Iran, Donald Trump a multiplié les réunions de crise dans la « Situation Room », la salle souterraine de la Maison Blanche réservée aux décisions militaires sensibles. Ce jeudi marquait la troisième réunion en trois jours. Ces rencontres stratégiques se poursuivront jusqu’à lundi, avant le départ du président pour le sommet de l’OTAN aux Pays-Bas.
Malgré ses déclarations énigmatiques — « Je vais peut-être le faire, peut-être pas » —, le président maintient une communication active avec l’Iran. D’après des sources internes, Steve Witkoff, émissaire américain pour le Moyen-Orient, aurait échangé directement avec le ministre iranien des Affaires étrangères, bien que sa présence ne soit pas prévue à la réunion diplomatique de Genève avec les Européens.
Dans le camp trumpiste, la guerre Israël-Iran divise. Des figures de proue du mouvement « MAGA », comme Steve Bannon ou Tucker Carlson, s’opposent à toute implication directe des États-Unis. Pourtant, la Maison Blanche continue de mettre en avant la capacité de dissuasion militaire américaine, notamment ses bombes anti-bunker capables de frapper des sites sensibles tels que l’usine nucléaire iranienne de Fordo.
« Faites confiance au président Trump. Il a un instinct incroyable », a insisté Karoline Leavitt. Mais l’instinct suffira-t-il face à une crise d’une telle ampleur ?
Alors que le monde entier garde les yeux rivés sur l’évolution de la guerre Israël-Iran, la Maison Blanche semble prise entre deux feux : la tentation de l’intervention militaire et la promesse fragile d’une solution diplomatique. La réponse devrait tomber dans les prochains jours. D’ici là, les tensions restent à leur comble.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 20/06/2025
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